Le musée Guimet de Lyon métamorphosé en "Fabrique de danse" en 2020
Le musée Guimet de Lyon, ancien Museum d'histoire naturelle de la capitale des Gaules dont la collection a été transférée au Musée des Confluences, va enfin renaître de ses cendres. Après plusieurs projets évoqués (un music hall), la décision s'est définitivement arrêtée sur un nouveau lieu dédié à la danse.
Reportage : Julien Sauvadon
"Nous avons l'ambition de faire de Lyon une capitale mondiale de la danse. Lyon est déjà capitale de la gastronomie. Pourquoi ? Parce qu'il y a des cuisiniers. Avec ce projet, la danse aura ses "cuisines", et quelles cuisines, une fabrique de danse !", s'enthousiasme Dominique Hervieu, directrice de la Maison de la danse de Lyon et directrice artistique de la Biennale de la danse, qui se tient cette année jusqu'au 30 septembre.
"Tous les maillons de la chaîne seront enfin réunis", poursuit la future chef d'orchestre de cet espace, proche du parc de la Tête d'or, lors d'une visite du bâtiment de 9.000 m2 aux allures de vaisseau fantôme aujourd'hui - ses collections ont été transférées au musée des Confluences, à l'autre bout de la ville. Le déménagement complet sera terminé fin 2016.
"On pourra y travailler en toute liberté. Il y aura des studios de recherche, des ateliers pour les jeunes créateurs, des résidences pour les artistes venus d'ailleurs, des spectacles... Une attention particulière sera portée à la transmission, mon cheval de bataille, comme l'éducation artistique, mais aussi au rayonnement national et international.
Dominique Hervieu - Directrice artistique de la maison de la danse de LyonQuelque 5.000 m2 seront dédiés au projet, baptisé pour l'instant "L'Atelier de la danse". En son coeur, une immense salle de 15 mètres de haut sous verrière et 1.500 m2, entourée de coursives où se succèdent des vitrines qui abritaient les collections d'entomologie.
Un vrai espace de travail
"Nous conserverons le plus possible d'éléments "vintage". La salle principale sera un fantastique lieu de travail, avec une scène aux dimensions de celle de la Maison de la danse et des gradins rétractables d'environ 500 places", détaille Dominique Hervieu. S'y ajouteront dans les étages un studio d'environ 350 m2 pour les jeunes créateurs et un autre de 300 m2, un espace de restauration, etc.
Un Patrimoine chargé d'histoire
"Ce projet, ce n'est pas la "danseuse" du maire (Gérard Collomb, NDLR), il y a toute une histoire, un terreau pour la danse à Lyon et nous voulions créer un lieu dédié à cet art qui ne soit pas un théâtre", souligne Georges Képénékian, premier adjoint chargé de la culture. "Cela permet aussi de réhabiliter un patrimoine chargé d'histoire."
Un nouveau lieu de danse qui ouvrira en 2020
Le coût des travaux est estimé entre 15 et 20 millions d'euros, financé selon le projet actuel à 50% par la Ville, 20% par la région et 30% par l'État. L'ouverture est prévue pour la Biennale de la danse 2020.
C'est la Ville qui demeure propriétaire du bâtiment, l'Atelier étant rattaché à la Maison de la danse, lieu de spectacle et de création installé dans le 8e arrondissement de Lyon, qui peut accueillir 1.200 spectateurs. "Ce sera une articulation en "trépied": Maison de la danse/Biennale/Atelier", souligne la directrice.
Le musée Guimet en perpetuelle transformation
Le musée Guimet de Lyon, inauguré en 1879, n'en est pas à sa première transfiguration. Conçu au départ par Émile Guimet comme un musée des religions, il accueille les précieuses collections d'art asiatique de l'industriel, avant leur transfert au musée Guimet de Paris en 1889. Le collectionneur vend alors le bâtiment à une entreprise frigorifique qui le transforme en "Palais de Glace", abritant une vaste patinoire... avant de faire faillite.
En 1909, la Ville rachète le bâtiment et y transfère les collections du muséum d'histoire naturelle, à l'étroit dans le Palais des Arts. Puis le maire de Lyon d'alors, Édouard Herriot, regrette d'avoir laissé partir à Paris les trésors d'Émile Guimet et le convainc de déposer à Lyon les objets qui font double emploi dans la capitale. Viendront s'y ajouter les collections du Musée colonial et du Musée des oeuvres pontificales missionnaires.
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