Les 350 ans de l'Opéra de Paris en 10 dates clés
L'Opéra de Paris célèbre le 350e anniversaire de sa fondation ce soir lors d'un gala. En dix dates, l'histoire d'une maison qui rivalise avec la Scala à Milan et le Bolchoï à Moscou.
L'Opéra de Paris fête ses 350 ans ce mercredi 8 mai 2019 avec une grande soirée de gala qui réunit les grands noms de la musique, de l'art lyrique et de la danse. L'occasion d'évoquer l'histoire mouvementée de la grande maison.
De 1669, sous Louis XIV, à 1989, où fut inaugurée l'opéra Bastile, un raccourci en dix dates de l'histoire de l'Opéra de Paris, avec ses triomphes, ses scandales, les grands compositeurs et les stars qui l'ont habité.
1669 : naissance et errance
L'Opéra de Paris voit le jour le 28 juin 1669, réunissant dès l'origine une troupe de chanteurs, le premier orchestre professionnel de france et un corps de ballet.
1774 : triomphe de Gluck
Réformateur de l'art lyrique, le compositeur allemand Christoph Willibald Gluck triomphe sur la scène parisienne avec des productions qui tournent le dos aux stéréotypes italiens. La reine Marie-Antoinette s'avoue "transportée" à la première de son Iphigénie en Aulide en avril 1774. Iphigénie en Tauride suivra en 1779.
1829 : dernier Rossini
L'Italien Gioachino Rossini compose pour l'Opéra de Paris un grandiose Guillaume Tell, fresque historique de quatre heures que le public boude à sa présentation en août 1829. Ce demi-fiasco et la révolution de 1830 poussent Rossini à une retraite précoce, à 38 ans.
1841 : première Giselle
Apothéose du ballet romantique, Giselle est créée à l'Opéra de Paris le 28 juin 1841 sur un livret composé par Théophile Gautier pour la danseuse italienne Carlotta Grisi dont il est épris. Depuis, la chorégraphie a été donnée plus de 700 fois. C'est, avec Coppélia, le ballet le plus dansé du répertoire parisien.
1861 : scandale Wagner
Huées dans la salle ce 13 mars 1861 pour la première de Tannhäuser. Richard Wagner, installé à Paris depuis des mois pour mettre au point la version française de son opéra, goûte peu l'affront. Il fait annuler les représentations et quitte la capitale. Son nom ne reviendra à l'affiche parisienne que 30 ans plus tard avec Lohengrin qui provoquera une émeute anti-allemande le soir de la première.
1875 : fête couronnée à Garnier
Sous l'éclat de milliers de becs de gaz, le palais Garnier est inauguré en grande pompe, le 5 janvier 1875, en présence de têtes couronnées, d'altesses en exil et de princes de la finance. Grand escalier monumental, foyer aux allures de salle de bal: l'édifice rutile de ses marbres, ors et lustres. Seul couac, l'architecte Charles Garnier, oublié parmi les invités, doit, à la dernière minute, payer sa place.
1964 : Callas chahutée
Une Norma de luxe est donnée le 22 mai 1964 à l'Opéra : Georges Prêtre à la baguette, Franco Zeffirelli à la mise en scène et Maria Callas dans le rôle-titre. La diva chante l'opéra de Vincenzo Bellini devant un parterre de vedettes : Romy Schneider, Grace Kelly... Mais des "hou-hou" tombent du poulailler durant la représentation. A la fin, adversaires et défenseurs de la Calas en viennent aux mains dans une ambiance survoltée.
1975 : Elektra sans électricité
Soirée de gala, ce 11 avril 1975, au nom de l'amitié franco-allemande : devant les présidents français et allemand, la soprano Birgit Nilsson interprète une Elektra dirigée par le vétéran Karl Böhm. Une panne de courant plonge la salle dans le noir au milieu de l'opéra de Richard Strauss. Quand la lumière revient, le chef d'orchestre, 80 ans, dort à son pupitre.
1983 : un seigneur à la danse
Eacute;toile des plus brillantes dans l'univers de la danse, Rudolf Noureev devient en 1983 directeur de la danse à l'Opéra. L'éclat du transfuge soviétique rejaillit sur toute la troupe parisienne. Ce "seigneur de la danse" est fauché le 6 janvier 1993 par le sida. Son cercueil sera honoré dans l'enceinte même de Garnier.
1989 : prise de l'opéra Bastille
En plein bicentenaire de la Révolution française, l'Opéra de Paris inaugure le 13 juillet 1989 une seconde maison : l'opéra Bastille. Les voix de Placido Domingo, Barbara Hendricks, Ruggero Raimondi résonnent ce soir-là dans la nouvelle salle de 2 700 places, la plus vaste d'Europe pour l'art lyrique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.