Cet article date de plus d'un an.

"Marin danse", le carnet intime et universel d'une mère sur l'éloignement familial de son fils, jeune danseur

Par quelles émotions sont passés les parents des danseurs professionnels qui les ont souvent vu quitter le nid très tôt ? La mère de l'un d'entre eux devenu danseur à l'Opéra national du Rhin, a raconté cette expérience sensible dans un petit livre écrit à partir de ses notes. Un écrit universel sur ces enfants prodiges qui veulent vivre de leur passion.
Article rédigé par Diego Caparros
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La couverture du livre "Marin Danse" sorti en décembre dernier par Béatrice Tourancheau. (France 3 Strasbourg)

Marin danse est un ouvrage tendre et poétique qui retrace la vie d'un petit garçon devenu danseur, par les yeux de sa mère. Marin Delavaud, aujourd’hui danseur à l’Opéra national du Rhin à Strasbourg à 28 ans, a quitté le nid familial pour la capitale à onze ans seulement. Lui dansait, et pendant ce temps-là, sa mère écrivait, posait des mots sur cet éloignement familial né d'une passion dévorante. Quinze ans de notes prises par Béatrice Tourancheau compilées en un recueil de souvenirs. Un livre délicat qui transmet les émotions de parents que la danse avait éloigné de leur fils, comme en témoigne cet extrait : "À ses dix ans, son père et moi, ne pas vouloir qu'il parte, et pleurer. À ses onze ans, comprendre. Notre fils est appelé haut et loin. Etre là pour lui."

L'œuvre "Marin danse" décrit l'éloignement familial par le prisme d'une mère d'un danseur professionnel de l'opéra national du Rhin
L'œuvre "Marin danse" décrit l'éloignement familial par le prisme d'une mère d'un danseur professionnel de l'opéra national du Rhin L'œuvre "Marin danse" décrit l'éloignement familial par le prisme d'une mère d'un danseur professionnel de l'opéra national du Rhin (France 3 Alsace : G. Dreyer / M. N'Guenor / B. Stemmer / F. Christophe / X. Chatel)

"J'avais pris des notes pendant les sept ans de Marin à Paris, et puis j'ai gardé des petites choses, comme des petits mots d'amour qu'il me laissait et je m'étais promis d'en faire quelque chose. J'ai commencé à écrire au départ pour Marin et moi et puis c'est sorti de la sphère privée", confie Béatrice Tourancheau.

Un déracinement fréquent dans ce milieu

L'histoire personnelle de Marin racontée par sa mère a trouvé un écho particulier chez les autres danseurs du Ballet National de Strasbourg. Ce déracinement familial, le fait de quitter sa maison ou son pays pour vivre sa passion d'enfant, beaucoup de danseurs d'un corps de ballet l'ont vécu. "Ça m'a fait comprendre un peu mes parents. C'est intéressant parce qu'on ne le voit pas, eux le cachent, parce qu'ils essayent d'être là pour nous et de montrer que tout va bien", explique une danseuse professionnelle. Une autre ajoute : "On nous demande d'être adulte très tôt, c'est important que nos parents soient là pour nous soutenir".

Le précieux et délicat témoignage d'une maman devient alors un manuel à destination de tous les parents. "L'éloignement familial, c'est quelque chose d'assez universel finalement. Mais aussi jeune, ça nous est propre à nous, sportifs de haut niveau. Ça a raisonné dans la tête et le cœur de pas mal d'entre nous", souligne Marin Delavaud. Des danseurs qui ont fait du ballet leur famille d'adoption.

"Martin danse" aux éditions Edicop. (Edicop)

"Marin danse" de Béatrice Tourancheau, Editions Edicop

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.