Opéra Bastille : invité par Millepied, Karl Lagerfeld rhabille Balanchine
Pour son dernier ballet à l'Opéra de Paris, Benjamin Millepied a choisi l'extravagance et l'élégance. Il a demandé à Karl Lagerfeld de concevoir une collection toute particulière pour habiller les danseurs du “Brahms-Schoenberg Quartet” de George Balanchine. Le "Kaiser de la mode" a conçu l’ensemble des tenues dans un damier de noir et blanc. À découvrir jusqu’au 15 juillet 2016.
Reportage : E. Colin / D. Dahan / P. Briclot / M. Marini
Chanel et les costumes de scène
La star de la couture a ainsi renoué avec une tradition de la maison Chanel : la fabrication de costumes de scène. La mission est bien différente du travail habituel de Karl Lagerfeld. "On ne peut pas prendre des vêtements haute couture pour faire du théâtre ou du ballet. Ça ne marche pas du tout, c'est une autre technique", explique-t-il au micro de France 2.À la demande de Benjamin Millepied, le grand couturier a donc imaginé des costumes différents pour les quatre mouvements du ballet créé en 1965 par George Balanchine pour le New York State Theatre. Comme à son habitude, le directeur artistique de Chanel a vu les choses en grand. Il signe également les décors cette majestueuse collaboration.
Des costumes à l'épreuve de tout
Les entrailles de l'Opéra Bastille sont une ruche bourdonnante, rythmée par les répétitions des musiciens, de danseurs et des étoiles. En coulisses, les couturières font les dernières retouches directement sur les danseurs. Contrairement aux défilés de haute-couture, "le costume doit être à la fois beau et fonctionnel", souligne le danseur étoile Mathieu Gano.Les ateliers de l'opéra travaillent divinement. C'est pas des tutus de tata ici !
Karl Lagerfeld
Pour concevoir cette collection hors norme, Karl Lagerfeld s’est inspiré "du XIXe siècle de Brahms, de la modernité de l’époque récente de Schönberg, des peintures de Hoffmann et de Klimt, mais aussi de la célèbre porcelaine de Wiener Werkstätte" rapporte t-il a l’AFP. Pas moins de 100 costumes ont ainsi été façonnés en trois mois.
Ce n’est pas la première fois que l’Opéra Bastille fait appel à de grands noms de la couture pour rhabiller ses étoiles. Déjà en 1999, le créateur Kenzo Takada avait mis son talent au service du prestigieux établissement pour "La Flûte enchantée". Puis, ce fut au tour de Christian Lacroix, en 2009, de réinviter les costumes du ballet "Joyaux" signé George Balanchine. Plus récemment, en 2002, Jean Paul Gaultier avait imaginé les costumes des "Noces de Figaro ".Durant son court mandat à l'opéra de Paris, Benjamin Millepied a choisi l'audace et la liberté. Pour ce dernier ballet qui clôture la saison, il pose sa touche finale très personnelle en invitant le maitre du dandysme, fruit d'une admiration mutuelle entre les deux hommes. "Karl Lagerfeld amène une modernité dans ce ballet qui en avait besoin", assure le directeur de la danse. Au terme de ces représentations le chorégraphe quittera officiellement ses fonctions à la tête de la danse de l’Opéra de Paris.
La touche Lagerfeld et la touche Millepied
La mode à l'opéra
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