"Play" : Alexander Ekman transforme l’Opéra Garnier en cour de récréation
Ekman a débuté comme danseur au Ballet Royal de Suède puis au Nederlands Dans Theatre à la Haye et au Culberg Ballet à Stockholm. Devenu chorégraphe, ses pièces sont dansées à travers l’Europe. C’est avec "A Swan Lake", inspiré du "Lac des cygnes" que Paris le découvre, suivra "Songe d’une nuit d’été" (à voir sur Culturebox live). Ekman cherche à surprendre, notamment en substituant à la musique d’origine (Tchaïkovski pour "Le lac des cygnes" par exemple) la partition de son comparse Mikael Karlsson. Et c’est de nouveau celui-ci qui signe la musique electro de "Play".
"Play" est une immense cour de récréation ! Le décor est superbe, enchevêtrement de cubes suspendus, musiciens jouant en direct sur une mezzanine accompagnés par la chanteuse gospel Calesta Day.
Mille espiègleries
Les 37 danseurs, libres et innocents, improvisent mille espiègleries. D’énormes ballons blancs circulent dans la salle. Perchées sur des cubes, des danseuses font des pointes. Soudain une horde de filles déguisées en cerf, avec casques ornés de branches, jouent à faire semblant ou au chef d’orchestre. Le premier acte se termine dans une immense piscine à balles. Certes l’image est belle, le propos léger, mais la danse manque d’acuité et de propositions.Rupture de ton dans la seconde partie qui nous plonge dans la brutalité, la grisaille et l’abrutissement du monde du travail. Un temps où Ekman estime que l’on perd cette manière ludique de faire les choses. Les corps bridés, penchés, sont soumis à la répétition des tâches. Là encore on n’a pas le sentiment de découvrir une écriture, un univers, contrairement à son compatriote Mats Ek.
Le spectacle se termine par une gigantesque partie de balles entre les danseurs et le public avec qui les frontières sont abolies. Peut être la meilleure idée de ce "Play" même si on n’est pas sûr que le spectateur ait envie de payer 95 euros pour jouer à la balle avec le corps de ballet de l’opéra, aussi talentueux soit-il ! Mais on doit reconnaître que le soir de notre venue le public ne boudait pas son plaisir.Esprit de troupe
Une soirée marquée par un vrai esprit de troupe. Ekman fait de chacun des 37 danseurs une pièce du groupe, sans qu’aucun ne soit mis en vedette. On aura tout de même remarqué la grâce de Marion Barbeau, les sauts de François Alu et Simon Le Borgne en maître de jeu."Le Songe d'une nuit d'été" que Culturebox propose en live en ce moment, est une séduisante porte d'entrée sur l'oeuvre d'Alexander Ekman.
Dans les coulisses de la création de "Play" : le reportage de Nathalie Berthier
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