Pockemon Crew : quand le hip-hop tacle les réseaux sociaux
Cela démarre par une partie de cartes, mais très vite les jambes des joueurs se mettent à fourmiller. C’est parti pour une heure de danse acrobatique et fluide, de tableaux souvent d’une grande beauté. Comme ce jeune homme perdu dans une ville éclairée par les écrans des tablettes, ou ce rideau métallique qui avale les visages.
Un danseur paniqué cherche son téléphone dans toutes ses poches. D'autres, leurs corps imbriqués les uns dans les autres, forment un étonnant mécanisme en perpétuel mouvement. Inventivité, maîtrise du geste, maturité, Pockemon Crew fusionne avec une belle évidence codes du hip-hop et vocabulaire du contemporain.
Reportage : J. Serra / O. Badin / R. Supe / M. Bué
Si tu n’"hashtag" pas, tu n’existes pas
Leur chef de troupe Riyad Fghani ne danse pas, il entre en scène pour prendre la parole, questionner l’époque, envoyer quelques piques au FN et prôner la solidarité et l’attention au monde qui nous entoure. "Si tu n’'hashtag' pas, tu n’existes pas." Les mots sont simples, en forme de slam. Dommage que sa diction heurtée ne rende pas sa pensée parfaitement claire.Depuis ses débuts sur le parvis de l’Opéra de Lyon, Pockemon Crew a parcouru bien du chemin, enchaîné neuf créations, toutes très différentes. Avec "#Hashtag 2.0", et malgré quelques très jolis moments, la troupe n'a pas signé une chorégraphie de la qualité de "Silence on tourne !", faute sans doute d'entrer immédiatement dans le vif du sujet, nous réservant une introduction un peu flottante alors que le spectacle dure à peine une heure. Evidemment les inconditionnels prendront toujours beaucoup de plaisir aux figures de leur compagnie favorite. Et cette fois, pour clôturer le spectacle, pas de signatures virtuoses ou de rappels, mais un joyeux selfie collectif en forme de clin d’œil.
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