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"Exartikulations", la nouvelle exploration sensorielle du compositeur Hervé Birolini

Le compositeur lorrain Hervé Birolini continue de développer ses créations au carrefour des musiques électroniques, de la danse et de la lumière. Accueilli en résidence à l'Arsenal de Metz, il peaufine avec la danseuse Aurore Gruel une nouvelle création baptisée "Exartikulations" qui sera jouée à Reims le 15 février 2018.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
"Exartikulations", la nouvelle création sonore et chorégraphique d'Hervé Birolini
 (France 3 / Culturebox )

La nouvelle création du compositeur Hervé Birolini explore une fois encore les correspondances entre la musique concrète, les corps et la lumière. "Exartikulations" (opus II) se compose de deux musiciens, d'une danseuse parée d'une bague magique, et d'un ballet incessant de sons et de lumière. La troupe a pris ses quartiers en résidence à l'Arsenal de Metz pour créer ce nouveau rêve multisensoriel. Le voyage se poursuit à Reims le 15 février puis au BAM de Metz le 17 mars 2018. 

Reportage : F. Louis / M. Mohammad / C. Mangin / T. Mahut / M. Hennequin

Le mouvement, toujours le mouvement 

Hervé Birolini, spécialiste en recherche musicale et en musique électroacoustique, sonde les sons et les mouvements depuis plus de 20 ans. "Exartikulations" est la suite logique de "Bass Exartikulations" créée en 2015. Un même dispositif qui met en scène la musique sur un écran sonore de cinq mètres de haut constitué de seize haut-parleurs. A cela s'ajoute, le mouvement et le geste. "Aujourd'hui, je considère ça comme une sculpture sonore qui peut être présente par la lumière, disparaître puis dialoguer avec les musiciens mais être aussi au service du discours musicale et du geste tout simplement", explique le compositeur.
  (Arnaud Hussenot)

Improvisation simulée

La danseuse Aurore Gruel, joue avec les sons grâce à une bague interactive équipée de capteurs qui détectent chaque mouvement et leur vitesse. Ces données sont ensuite interprétées par le compositeur sur son ordinateur et dessinent alors le schéma du son sur le mur. Deux musiciens répondent en direct aux sons de la danseuse, ensemble ils dessinent leur gestuelle sur le mur de haut-parleurs comme le ferait un peintre sur une toile.
  (Arnaud Hussenot)
Le résultat est expérimental, très précis mais laisse aussi place à l'improvisation musicale. "Je n'oublie jamais que je suis face à des musiciens qui sont aussi des improvisateurs, donc j'essaie de fabriquer une oeuvre ouverte, il y a des règles que l'on peut respecter ou ne pas respecter et que l'on peut refuser de respecter", souligne encore Hervé Birolini. 
Le musicien d'Exartikulations, Louis-Michel Marion à la contrebasse et à la viole de gambe
 (Arnaud Hussenot)

La musique électronique décrite

Construite en un espace d’écoute, cette pièce développe la mise en image des sons et des mouvements produits sur scène. "Grâce au travail d'un musicologue qui a décrit avec des signes la musique électro on a pu faire une transcription et considérer ces signes comme une partition", explique encore le compositeur.
  (Arnaud Hussenot)
Placé au au cœur d’une installation qui "donne à voir" l’audible et l’invisible, le spectateur est en interaction avec le son, l’espace et les mouvements produits par les différents dispositifs présents sur scène.
 
Après Reims et Metz, d'autres dates sont prévues, la tournée d'Exarticulations passe notamment par le Canada.

EXARTIKULATIONS

Terme allemand, qui introduit la question de la "désarticulation" : qu’elle provienne du corps instrument, de la désarticulation instrumentale ou compositionnelle.


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