Sidi Larbi Cherkaoui investit la pierre à Avignon
"Tous ces morceaux de pierre, j'avais l'impression d'un puzzle qu'on pourrait assembler pour créer une montagne", raconte-t-il, lors d’un entretien avec l’AFP. Il dit avoir éprouvé "le besoin de rendre vivantes ces pierres"."Il y a quelque chose de très fort dans cet élément à l'opposé de la chair", juge-t-il.
"Je me sens faire partie d'une génération d'artistes qui ont quelque chose à voir avec la carrière de Boulbon", affirme Sidi Larbi Cherkaoui qui vient pour la quatrième fois dans la Cité des papes.
C’est Peter Brook qui avait découvert la carrière, où il joua son « Mahabharata », spectacle fleuve tiré de la grande épopée hindoue, en 1985. Depuis, le lieu situé à une quinzaine de kilomètres d’Avignon, accueille des spectacles du Festival.
Onze danseurs, sept chanteurs et un percussionniste et flûtiste
Pour Sidi Lardi Cherkaoui, la carrière s’apparente à "un cratère" où il "voyait les danseurs comme des fourmis qui essaient de trouver un ordre", dit-il. Onze danseurs participent à la chorégraphie, accompagnés par six chanteurs corses du groupe A Filetta, d'une chanteuse libanaise, Fadia Tomb El-Hage, et d'un percussionniste japonais, Kazunari Abe, également flûtiste. "Les chanteurs corses, c'est comme des grands frères", déclare Sidi Larbi Cherkaoui qui a déjà travaillé à deux reprises avec eux.
Cet assemblage artistique est aussi lié, selon lui, au fait de se trouver dans le sud de la France: "La musique corse chante les montagnes, c'est une réponse à la géographie", loue-t-il. Il a choisi Fadia Tomb El-Hage parce qu'il sentait un" rapport avec le fait d'être emmuré" et pensait "aux murs entre Israël et le Liban".
Sidi Larbi Cherkaoui parle de Puz/zle (vidéo en anglais)
Musique populaire, danse contemporaine et arts traditionnels
"Quand je voyais ces pierres, j'aimais beaucoup le rapport de ces six hommes qui chantent comme une voix parce que leurs voix se mélangent de telle manière que ça devient une pensée et Fadia qui chante toute seule comme tout un choeur", s'émerveille-t-il.
Musique populaire, chants sacrés, danse contemporaine et arts traditionnels du monde entier se mêlent dans le travail du chorégraphe, flamand par sa mère et marocain par son père.
A 36 ans, il appartient à la génération montante des chorégraphes flamands formés notamment à l'école d'Alain Platel et d'Anne Teresa de Keersmaeker. Il a fondé en 2010 sa propre compagnie, Eastman, et vient de présenter à Paris une création, "Tezuka", inspirée par l'auteur culte de mangas japonais.
Puz/zle, Sidi Larbi Cherkaoui, Carrière de Boulbon, à 22h, tous les soirs du 10 au 20 juillet
Pour ceux qui ne sont pas à Avignon, le spectacle sera diffusé en direct sur Arte le 14 juillet
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