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Uruguay : le footballeur Edinson Cavani fait la promotion de la danse classique pour les garçons

"Je ne suis pas d'accord avec cette idée que les garçons ne doivent jouer qu'au football", estime l'ex-attaquant du PSG qui, le temps d'un beau clip, a troqué les crampons pour des chaussons de danse.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 4min
Edinson Cavani (à gauche) recevant les instructions d'un danseur de ballet de l'organisme culturel uruguayen Sodre (Service officiel de diffusion, représentations et spectacles), en juillet 2020 à Montevideo (NICOLAS DER AGOPIAN / SODRE / AFP)

Le temps d'une campagne de promotion de la danse en Uruguay, le meilleur buteur de l'histoire du Paris Saint-Germain (près de 200 buts) a troqué maillot et crampons pour des collants et chaussons de danse. Edinson Cavani, 33 ans, star uruguayenne du football, dont le départ très discret du PSG a attristé bien des supporters cet été, a suivi un cours de danse classique pour promouvoir cette discipline dans le petit pays sud-américain où le ballon rond reste le sport-roi.

"Je ne suis pas d'accord avec cette idée que les garçons ne doivent jouer qu'au football", a confié à l'AFP l'ex-attaquant du club de la capitale, qui a accepté l'invitation de l'Ecole nationale de formation artistique (ENFA) pour participer à une campagne visant à promouvoir la danse pour les garçons.

"Les filles et les garçons doivent être libres de trouver leur bonheur dans ce qui les passionne"

"Les filles et les garçons doivent être libres de trouver leur bonheur dans ce qui les passionne, car c'est la meilleure façon d'être bien formés, et qu'ils grandissent jour après jour sur de bonnes bases", a ajouté le footballeur dans un message envoyé à l'AFP par WhatsApp depuis l'Europe, où il se trouve après avoir passé cinq mois en Uruguay en raison de la pandémie de coronavirus.

Au moment où le monde du ballon rond spéculait sur le futur du joueur après sa fin de contrat avec le PSG, l'attaquant enregistrait un spot dans lequel des danseurs professionnels lui enseignent les bases de la danse classique. "Cela a été une expérience incroyable ! Les danseurs m'ont expliqué comment faire les pas et quand je les regardais, j'étais vraiment admiratif. La danse est quelque chose de merveilleux", confie Edinson Cavani.

Edinson Cavani (au premier plan) travaille avec des danseurs de ballet de l'organisme culturel uruguayen Sodre (Service officiel de diffusion, représentations et spectacles), en juillet 2020 à Montevideo (NICOLAS DER AGOPIAN / SODRE / AFP)
L'Uruguayen, surnommé le "Matador" à Paris, s'est prêté au jeu durant sept heures sur la scène de l'Auditorium Adela Reta, à Montevideo, pour le tournage du spot auquel il a participé de façon totalement gratuite.

"Edi" a confié que la danse classique ne lui était pas tout à fait inconnue grâce à son épouse, Jocelyn Burgardt, diplômée en gestion culturelle. "Mon épouse est passionnée de danse (...) À Paris, nous sommes allés voir des ballets que nous avons beaucoup aimés."

Edinson Cavani dans le clip de promotion de la danse classique pour l'organisme culturel uruguayen Sodre (Service officiel de diffusion, représentations et spectacles), en juillet 2020 à Montevideo (NICOLAS DER AGOPIAN / SODRE / AFP)

En Uruguay, très peu de garçons étudient la danse

Seul un quart des 440 élèves âgés de 6 à 37 ans qui suivent des cours à l'ENFA (danse classique, danse contemporaine, tango, danse folklorique et art lyrique) sont des garçons. Une proportion qui baisse drastiquement en danse classique : 148 filles pour 12 garçons, alors que le ballet national uruguayen du Sodre est devenu en une dizaine d'années un des plus reconnus d'Amérique latine.

"Cette fracture entre garçons et filles ne se réduit pas, même pas pour le tango. Et cela n'a pas évolué au cours des dernières années", regrette Natalia Sobrera, la directrice de l'ENFA, auprès de l'AFP, alors que les cours sont totalement gratuits, une fois passé le concours d'admission.

"Pression du groupe", manque de soutien familial

Selon Natalia Sobrera, outre le nombre limité de garçons inscrits, beaucoup d'entre eux abandonnent après quelques années seulement, souvent par manque de soutien de leurs propres familles. "Il y a tout ce qui a à voir avec la pression du groupe. Il y a de nombreux garçons qui cachent leurs chaussons de danse, même parfois à leur propre père", constate la directrice.

Dans un pays où un ballon de foot est un cadeau obligé pour tous les garçons, la campagne à laquelle participe la star uruguayenne s'adresse autant aux enfants qu'aux familles. Pour les enfants, il n'y a pas de préjugés, "c'est une expérience corporelle, où on acquiert des habitudes de mouvement, comme au football", souligne Natalia Sobrera. Pour les adultes, à l'inverse, "il faut travailler sur cette construction du genre" pour montrer que la danse "n'a rien à voir avec une question de masculinité".

En Uruguay, petit pays de 3,5 millions d'habitants, qui a remporté deux Coupes du monde en 1930 et en 1950, le football reste le sport-roi et une passion nationale qui se cultive dès le plus jeune âge. Dans la capitale Montevideo ou à l'intérieur du pays, il n'est pas rare de voir de très jeunes enfants "taquiner le ballon rond", rêvant d'égaler un jour Luis Suarez, l'attaquant vedette du FC Barcelone, ou Edinson Cavani.

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