Fin de la revue du Lido : pourquoi le Paradis latin, autre cabaret parisien, s'en sort mieux
Musique plus moderne, diversité des danseurs et clientèle locale... Cette salle connue pour ses dîners-spectacles a su se réinventer pour durer. Nous avons assisté à une répétition.
Pendant la répétition, ce jeudi 12 mai, la nouvelle est sur toutes les lèvres. La fin de la revue du Lido et sa transformation en salle de concert. Un crève coeur pour Fanny, danseuse au Paradis Latin, le plus vieux cabaret de la capitale, situé près de la Sorbonne : "C'est sûr que c'est triste parce que c'est une grosse institution. C'est au milieu des Champs-Elysées. Le Lido, on en a toujours entendu parler dès petite. J'ai des copains qui sont sur le show. Donc je suis triste pour eux aussi."
Mais "The show must go on", le spectacle doit continuer. Alors en place. Et dès les premières notes de musique, on comprend bien la volonté ici au Paradis Latin, de dépoussiérer le cabaret. Tatiana Seguin, assistante chorégraphe travaille avec "des titres connus du grand public intergénérationnel."
"Autant prendre quelque chose des années 2020 plutôt qu'aller chercher un titre comme 'Une valse à mille temps' de Brel. Ce sont des choses qui peuvent cohabiter et du coup, nourrir tout un public qui vient de tous les horizons et de tout âge."
Tatiana Seguin, assistante chorégraphe au Paradis latinà franceinfo
Des musiques modernes et davantage de diversité dans les profils des danseurs, loin du cliché de la danseuse de 1,80m coiffée d'une perruque, se félicite Tatiana Seguin : "Dans les tailles des danseuses et des danseurs, il y a une représentation physique qui est beaucoup plus large et ça, le public, je pense qu'il a besoin de ça aujourd'hui, de se retrouver là dedans. Et puis, dans les couleurs des gens qui sont sur scène, les styles des danseurs qui interviennent."
Une clientèle "extrêmement française"
Alors que le mythique Lido a connu ces dix dernières années une baisse continue de sa fréquentation, selon son propriétaire le groupe Accor, la recette choisie par Le Paradis latin semble, elle, fonctionner. La reprise post Covid-19 a été très bonne, notamment grâce à la clientèle locale, raconte Walter Butler, le propriétaire du cabaret : "Nous avons une clientèle qui est extrêmement française, de plus en plus parisienne et qui a tendance à revenir. Typiquement, une personne va venir avec ses copains et copines, puis va revenir avec ses parents, ses grands parents. Ça a été vraiment la stratégie qu'on a eu depuis trois ans."
D'autres, comme le Lido, ont misé sur la clientèle étrangère, asiatique notamment. Or, du fait de la pandémie, ces deux dernières années, ces touristes ont fait défaut.
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