Chaval, l'humour noir de ce dessinateur disparu en 1968 et pour qui "Les oiseaux sont des cons"
A Blois, une exposition réveille le souvenir de Chaval, dessinateur à l'humour noir et provocateur, suicidé en 1968.
Quelques traits, une situation du quotidien, et puis un détail qui place en porte-à-faux un homme, ou un animal le symbolisant. Une dose de non-sens, la mort tournée en dérision, tout Chaval peut se résumer à cet univers sans joie qui suscite pourtant un rire un peu gêné par cet humour noir, sans connivence, qui était sa patte.
Chaval est mort en 1968, suicidé un an après sa femme qui n'avait pas supporté son infidélité chronique. Une situation tragique qui aurait pu lui inspirer l'un de ses sombres dessins, ceux qui provoquaient la mort, comme un défi. Pourtant l'oeuvre de Chaval est parfois plus légère, comme lorsqu'un musicien fait surgir des bulles de son instrument, ou quand tel autre personnage s'apprête à tuer avec un marteau une mouche posée... sur la vitre de sa fenêtre.
Chaval a travaillé pour la presse, et pour la publicité, ses dessins faisaient partie du quotidien des Français pendant les années 60. Mais il dessinait depuis bien plus longtemps. Et certaines de ses oeuvres de jeunesse ne plaident pas en sa faveur. C'est ainsi qu'il avait signé des dessins antisémites publiés en 1942 dans un journal collaborationniste bordelais.
L'exposition visible jusqu'au 24 novembre 2019 à la Tour Beauvois de Blois ne propose évidemment pas ces dessins controversés. On y retrouve le Chaval typique, celui de "Les oiseaux sont des cons", titre de l'un de ses livres et d'un de ses deux films. Personne ne s'y trompe, ces oiseaux-là ont des comportements trop humains pour que chacun ne finisse pas par s'y reconnaître. D'où le sourire un peu tordu que suscitent ces dessins chez ceux d'entre nous un peu trop sûrs d'eux.
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