Dieudonné doit payer 80.000 euros de plus aux ayants droit de Barbara
Dieudonné avait conservé l'air de la chanson mais en avait modifié les paroles et le titre, la baptisant "Le rat noir". Cette nouvelle version était interprétée dans une séquence vidéo assortie d'un commentaire de Dieudonné et diffusée sur son site.
Le neveu de Barbara, Bernard Serf, représentant l'ensemble des ayants droit de la chanteuse (décédée en 1997), avait assigné le polémiste pour obtenir le retrait de la vidéo et l'indemnisation du préjudice moral. Il estimait notamment que la vidéo ne pouvait être qualifiée de parodie, contrairement à la présentation qu'en faisait Dieudonné.
Dans le commentaire diffusé en fond de la chanson, il qualifiait la chanteuse de "cinglée" et de "tarée" et évoquait, en des termes très crus, l'histoire de Barbara. "L'Aigle noir" avait été une manière pour elle de parler de son passé et de l'inceste qu'elle avait subi enfant.
Une parodie jugée humiliante pour Barbara
En outre, le choix du titre, "Le rat noir", "(visait) la judéité" de Barbara, reprenant "une représentation commune aux antisémites", selon les ayants droits pour qui la chanson détournée avait notamment pour but d'"humilier" Barbara.Dieudonné a été condamné en référé (procédure d'urgence) en juillet 2014 puis au fond en janvier 2015, à 50.000 euros de dommages et intérêt, par le tribunal de grande instance de Paris.
L'auteur du spectacle interdit "Le Mur" a fait appel de la décision au fond.
Dans la décision en référé, le juge avait ordonné le retrait de la vidéo sous astreinte.
80.000 euros à payer au titre de l'astreinte
Or, le conseil de Bernard Serf, Me Caroline Mécary, a produit plusieurs constats d'huissier montrant que la chanson "Le rat noir" était toujours accessible sur le site plusieurs mois après.Mardi, le tribunal de grande instance de Paris a donc condamné Dieudonné à payer 80.000 euros au titre de l'astreinte, qui s'ajoutent aux 50.000 euros de dommages et intérêts.
"Voilà ce qu'il en coûte à Dieudonné de ne pas respecter une décision de justice", a commenté Me Mécary, assurant que ses clients étaient "tout à fait prêts à aller jusqu'au bout".
La vidéo n'est plus accessible aujourd'hui.
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