Fermeture des lieux culturels en Belgique : "On ne s'attendait pas à être une nouvelle fois stigmatisé", se désole un producteur belge de spectacle
Invité sur franceinfo, le producteur belge de spectacles Vincent Taloche a exprimé son mécontentement face à la fermeture des lieux culturels en Belgique pour limiter les contaminations. Il dénonce une stigmatisation de la culture par rapport aux restaurants et aux salles de sport.
"On ne s'attendait pas à être une nouvelle fois stigmatisé", a expliqué ce jeudi sur franceinfo Vincent Taloche, producteur belge de spectacles (via sa boîte de production Corniaud & Co), président-fondateur de la Fédération Belge des Professionnels de l’Humour (FBPH), et membre du duo comique belge Les Frères Taloche. Les cinémas, théâtres et salles de concert notamment devront fermer leurs portes. Sont aussi concernées toutes les activités de loisirs tels que les espaces intérieurs des parcs d'attraction, les bowlings, paintball ou activités similaires.
franceinfo : Vous attendiez-vous à ces mesures ?
Vincent Taloche : c'est assez violent, on ne s'y attendait pas. On est beaucoup dans le secteur culturel belge francophone à avoir rencontré différentes personnes du gouvernement, on est les meilleurs élèves en Belgique, on a fait tout ce qu'ils voulaient. On a prouvé par des spectacles tests et des concerts tests qu'il n'y avait aucun problème de sécurité. Ce qui nous a vraiment secoué, et on sent le milieu culturel énervé comme je ne l'ai jamais vu, c'est que les salles de sport sont encore ouvertes et les restaurants aussi. Pourquoi une fois de plus la culture ? On ne comprend pas.
Est-ce que vous vivez cela comme une injustice ?
Cette fois-ci oui. Je ne fais pas partie des gens sanguins, je suis plutôt positif en général. On essaie de trouver des solutions, on les écoute, mais c'est comme-ci cela ne servait à rien. Pourquoi on ne ferme pas tout ? Pourquoi les marchés de Noël, qui je pense sont bien plus dangereux, sont restés ouverts et pas nous ? On ne comprend pas, il n’y a pas de logique. Ce qui est aberrant c'est qu'ils n'ont pas annoncé de date de fin.
Avez-vous une impression de déjà vu ?
Tout à fait. On ne s'attendait pas à être une nouvelle fois stigmatisé. On a l'impression qu'on doit faire des fermetures et qu'on commence par la culture parce que cela a l'air plus facile. Cela fait deux, trois fois que l'on subit ça en Belgique et personne ne nous dit à quelle date ou pourra rouvrir. C'est aberrant parce que nous sommes aussi des sociétés, nous devons rembourser des choses, des gens.
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