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Guy Bedos : "la Der des Der" lundi soir à l'Olympia

"Poil à gratter" de la vie politique française et perpétuel indigné, l'humoriste Guy Bedos fait son dernier one-man-show ce lundi soir à l'Olympia, ses troisièmes adieux qu'il assure cette fois-ci définitifs, à 79 ans.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Guy Bedos sur le plateau de "Vivement Dimanche" (France 2) le 10 décembre 2013
 (PJB/SIPA)

"Si je n'arrêtais pas, j'aurais l'air d'une allumeuse !", lançait-il vendredi à l'AFP. Dès 2007, l'humoriste et pamphlétaire annonçait mettre un "point final" à ses spectacles politiques pour "faire l'acteur". Et il y a deux ans, il annonçait que "Rideau", donné au Théâtre du Rond-Point, serait son dernier show. Deux ans et des dizaines de villes en tournée plus tard, il donne lundi "la der des der" du spectacle, non sans mélancolie.

"Je vais arrêter le one-man-show le coeur en miettes. J'adore ce métier. Tout va bien malgré tout : je suis plutôt en forme pour mon âge. Je gambade, je saute sur scène, mais je ne veux pas attendre de ne plus pouvoir faire tout ce que je viens de vous dire, et que le public s'en aperçoive. Je veux que le public ait confiance en moi jusqu'au bout, sans compassion de la salle à la scène."

L'humoriste au franc-parler légendaire ne se taira pas pour autant : "Je vais porter la parole autrement", promet-il. "Je pense que je vais utiliser l'instrument à la mode qu'est internet. J'ai déjà un site, un blog... Je vais publier des livres, je pense. Peut-être certains journaux me donneront l'hospitalité de temps en temps. Je vais faire du théâtre et du cinéma, mon premier métier : acteur."

Venu à la scène par le théâtre classique, Guy Bedos connaît le succès en duo avec Sophie Daumier en 1963 ("La drague" en 72) qu'il épouse (ils se séparent en 1977). Il se lance dans une carrière solo dans les années 70, avec son premier Olympia en 1975.

Gauche couscous

La "patte" Bedos est reconnaissable entre toutes : ce natif d'Algérie ("je suis plutôt gauche couscous") est viscéralement à gauche, antiraciste et antifasciste. Féroce et tendre à la fois, il n'épargne aucune famille politique. Mais Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine sont ses têtes de turc favorites, qu'il n'hésite jamais à railler sans craindre le procès, comme le 2 décembre lors de la soirée de soutien à Christiane Taubira au Théâtre du Rond-Point. "Je sais que je suis un porte-parole pour beaucoup de gens qui viennent me dire adorablement à la fin des spectacles, qu'ils ont besoin de moi, en étant désemparés à l'idée que je les quitte. Cela ne me laisse pas indifférent", convient-il.
 
Il quitte la scène le coeur gros : "C'est sûr que quelque chose va mourir en moi. Comme une histoire d'amour qui s'achève", confie-t-il au quotidien Libération, dont il était vendredi l'invité spécial. "Pendant un demi-siècle, ce contact physique, charnel avec le public m'a enchanté", reconnaît-il. Il assure pourtant qu'il "ne se prend pas au sérieux." "Ce sont eux (les spectateurs) qui me prennent un peu au sérieux", dit-il à l'AFP. "Les politiques, aussi, me prennent au sérieux. Ils me surveillent, tous ! Je continuerai à donner mon avis mais je ne me présenterai pas à des élections, ça c'est sûr !"

Après s'être beaucoup engagé à gauche, il a pris ses distances et affirme n'avoir d'admiration pour aucun responsable politique, à l'exception de Christiane Taubira. "Françoise Giroud a écrit quelque part qu'en politique, il faut savoir choisir entre deux inconvénients. Nous en sommes exactement là", lance-t-il.

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