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"Jeremy James aurait voulu" : récit d'un rêve de danse, entre humour et poésie

Il était une fois un petit garçon qui voulait être danseur professionnel. Un rêve que Jérémy James concrétise, enfin presque, en devenant tous les mercredis soir le "Billy Elliot de l’humour" à la Comédie des 3 Bornes à Paris.
Article rédigé par franceinfo - Daniel Ielli
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Détail de l'affiche du spectacle de Jeremy James, "J'aurais voulu".
 (Comédie des 3 bornes)

Jeremy aurait voulu

Cela commence mal. Par un mensonge. Vous pouvez chercher, Jeremy James n’existe pas dans les registres de l’état-civil de la ville de Paris ! Et pourtant, l’élancé jeune homme qui nous fait face ce soir sur la petite scène de la Comédie des 3 Bornes est bien né dans la capitale il y a 27 ans. Heureusement, faute avouée est vite pardonnée et nous sommes évidemment indulgent devant les raisons de ce petit subterfuge. Quand on veut réussir dans le spectacle, il faut d’abord se faire un nom. Et celui de Jérémy n’était peut-être pas le plus approprié : "Communier : verbe du premier groupe qui signifie partager le corps du Christ ou recevoir le sacrement de l’eucharistie". Alors quand "Communier" est votre patronyme, difficile d’imaginer son nom en lettres rouge vif briller sur la façade de l’Olympia. Jérémy emprunte donc celui de sa mère, James !

Jeremy le danseur

Mais il est temps, l’histoire commence. Celle que nous raconte Jeremy James est beaucoup plus qu’une histoire de passion. C’est une histoire d’amour. L’incroyable histoire du "Billy Elliot de l’humour" dans un show survolté qui conjugue en mode direct émotion, humour et danse.

Pour faire de ses rêves une réalité, il faut une grosse dose de détermination. Jeremy n’en manque pas, lorsqu’il pousse la porte du cours de danse la première fois et se retrouve face à un professeur à l’accent belge particulièrement prononcé. "Garçon, vous êtes aussi rouge qu’un Babybel au milieu d’une casserole de moules". Pas facile en effet d’assumer le statut d’unique représentant masculin entouré d’une ribambelle de filles en tutu. Mais vouloir exprimer des émotions par le mouvement du corps est dans son ADN. Il se fera même tatouer au poignet "All That Jazz", le titre phare de la comédie musicale "Chicago". Là où se révèle tout le talent de notre humoriste, c’est lorsqu’il passe avec une totale fluidité du rire à la danse sans négliger au détour d’une tirade des thèmes d’actualité très sérieux comme le port du voile ou les clichés sur l’homosexualité.

Jeremy l’atypique

Impossible d’enfermer dans une seule case celui qui en une heure est tel un Zébulon sur scène : monté sur ressorts. Depuis un an la nouvelle mise en scène de Constance Carrelet donne au spectacle, joué pour la première fois en septembre 2014, une étonnante fraîcheur. Beaucoup de danse bien sûr, mais au final un patchwork unique de sketchs, de stand-up, de chant, et d’éclats de rire. Dans la salle aux dimensions intimistes, le public vibre autant que Jérémy transpire en enchaînant les séquences. Voilà certainement comment se démarquer parmi la multitude d’humoristes sur la place de Paris. Jérémy James se donne à fond, c’est une évidence. Et si tout est préparé, répété, millimétré et co-écrit avec Johann Dionnet et Larry Benzaken, il y a aussi la place pour l’improvisation entre les fous rires des spectateurs. Attachant, l’artiste sait parfaitement jouer avec ses visiteurs d’un soir.

Jeremy l’authentique

Comme il le dit au début et à la fin de son spectacle, "j’aurais voulu vous raconter une histoire, mon histoire". Avec une profonde sincérité, Jeremy se livre pour mieux partager son parcours vers les feux de la rampe. Un parcours hors norme qui conduira le Parisien à faire une école de commerce, un cursus à l’international et même à travailler aujourd’hui encore comme social media manager dans une des meilleures agences internationales de publicité et de communication. Autant d’expériences personnelles prétextes à des chapitres de son spectacle et surtout à des moments d’humour sans retenue.

Jeremy James a tout fait pour vivre un jour de la scène, conjuguer au présent sa passion pour la danse et celle de faire rire. Alors si comme lui vous vous êtes imaginé avoir une autre vie mais sans jamais oser franchir le pas, ce show est une occasion en or. La morale de la fin revient à l’artiste : "Que vous soyez danseur, footballeur, ministre ou humoriste, restez vous-même, c’est ce qui compte le plus pour être heureux !" 

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