L’humoriste Blanche Gardin de retour à l'Européen, un spectacle retransmis dans 150 cinémas le 21 mars
Avec sa robe en taffetas bleue et son air de ne pas y toucher, elle semble tout droit sortie d’une soirée de rallye pour jeune fille de bonne famille : "Le jeudi j’ai harpe et psy".
Accueillie par un tonnerre d’applaudissements, sans jamais forcer la voix, elle démarre un long monologue où le contraste entre son air angélique et son impitoyable lucidité font mouche. "Quand tu as passé 40 ans, le harcèlement de rue c’est plus qu’un souvenir".
Une heure dans son cerveau
Le sexe, la condition des femmes, la domination masculine, la misère affective, la mort… sans reprendre son souffle, Blanche Gardin aborde tous les sujets. Son public conquis au creux de sa main passe une heure dans son cerveau, au fil de ses pensées et de sa vision du monde, effet de surprise compris, car c’est une des forces de ce spectacle, on ne sait jamais vers quoi elle nous emmène.Des maisons closes pour poupées sexuelles aux errements des réseaux sociaux, des insultes homophobes à ses retraites bucoliques de bobo parisienne, Blanche se nourrit aussi bien de ses névroses de quadra célibataire que de l’époque qui débloque.
Acide
Acide, grinçante, sans jamais cependant sombrer dans la vulgarité où d’autres tomberaient facilement. Cela tient à sa voix feutrée, à son air paisible avec lequel elle nous sort les choses les plus crues, sans jamais s’appesantir. On rit beaucoup, jaune parfois, séduits par cette Blanche "mal barrée dans la profession avec un prénom pareil… J’ai passé toute ma vie à espérer avoir l’âge de mon prénom".Plutôt discrète et avare d’interviews, ses prestations publiques sont déjà cultes comme à la soirée des Molières, où elle se remet à elle-même le Molière de l’humour pour son précédent spectacle "Je parle toute seule" : "Je suis la seule femme, l’année de l’affaire Weinstein… C’est l’histoire de ma vie : le jour où j’ai un prix il n’a aucune valeur". La vidéo fait aussitôt le buzz sur les réseaux sociaux.
Humoriste, comédienne (une dizaine de films), et scénariste (elle cosigne "Problemos" avec Eric Judor), Blanche n’a pas fini de mettre les pieds dans le plat et rêve maintenant de réaliser un film ou une série.
"Bonne nuit blanche" à découvrir le 21 mars à 19h30 dans 150 salles de cinémas en France, Suisse et Belgique (par Pathé Live).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.