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Peut-on rire de tout ? Les humoristes en première ligne
L'attentat contre Charlie Hebdo l'a démontré : rire peut tuer. Dans ce contexte extrêmement tendu, les humoristes sont confrontés à une question fondamentale, à savoir la liberté de rire de tout. Les récentes manifestations en faveur de la liberté d'expression, auraient pu nous convaincre que oui. Mais ça n'est pas si simple.
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Temps de lecture : 2min
Reportage : C.de la Baume / V.Gaget / Y.Junqua / J-M.Nouck-Nouck / F.Bohn / G Truffaut / B.Puyg-Marty
Pierre Desproges l'assurait : "On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui". Et peut-être pas n'importe quand. Une semaine après les attentats qui ont fait 17 morts à Paris, l'ambiance n'est pas à la rigolade. Certains en ont déjà fait les frais à l'image de Patrick Timsit dont l'affiche du dernier spectacle a été "censurée". Le visuel montre l'humoriste enlaçant une bombe avec, au-dessous, le titre du spectacle : "On ne peut pas rire de tout". Un titre presque prémonitoire qui n'a visiblement pas plu à l'afficheur JC Decaux qui a renoncé à placarder les affiches dans la capitale.
Rire ou ne pas rire, telle est la question
"Une atteinte à la liberté d'expression, un diktat, une censure". Jean-Michel Ribes perd son sens de l'humour face à ce qu'il qualifie de scandale. Le directeur du Théâtre du Rond-Point, où se produit Patrick Timsit à partir du 20 janvier, n'a pas de mots assez forts pour dénoncer la décision de JC Decaux.
Qu'en pensent les principaux intéressés, les humoristes eux-mêmes ? Pour Gad Elmaleh, président du jury du Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez, "il faut que le rire nous rassemble". Le comédien se sent plus que jamais investi d'une mission : faire rire. Une mission, un devoir même pour certains, comme Michel Boujenah qui assure que le rire ne doit pas avoir de limites. "Si on pose des limites", renchérit-il, "c'est un grand danger". "Rire peut gravement nuire à la santé"
Rire ou ne pas rire, telle est la question
"Une atteinte à la liberté d'expression, un diktat, une censure". Jean-Michel Ribes perd son sens de l'humour face à ce qu'il qualifie de scandale. Le directeur du Théâtre du Rond-Point, où se produit Patrick Timsit à partir du 20 janvier, n'a pas de mots assez forts pour dénoncer la décision de JC Decaux.
Qu'en pensent les principaux intéressés, les humoristes eux-mêmes ? Pour Gad Elmaleh, président du jury du Festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez, "il faut que le rire nous rassemble". Le comédien se sent plus que jamais investi d'une mission : faire rire. Une mission, un devoir même pour certains, comme Michel Boujenah qui assure que le rire ne doit pas avoir de limites. "Si on pose des limites", renchérit-il, "c'est un grand danger". "Rire peut gravement nuire à la santé"
Un grand danger, que certains ont touché du doigt. En 2014, après une imitation particulièrement critique de Dieudonné, Nicolas Bedos a été abreuvé d'insultes et même de menaces de mort sur Internet. Les événements récents l'ont mené à renoncer à une chronique. Une auto censure qu'il regrette aujourd'hui, lui pour qui "l'humour, même avec des dérapages, c'est mieux que rien".
Une idée parfaitement résumée par Philippe Geluck dans son livre "Peut-on rire de tout ?"(2013/J.C.Lattès). Le dessinateur, créateur du chat, l'affirme "...rien n'a vraiment d'importance, rions de tout car, un jour ou l'autre, on va tous crever".
Une idée parfaitement résumée par Philippe Geluck dans son livre "Peut-on rire de tout ?"(2013/J.C.Lattès). Le dessinateur, créateur du chat, l'affirme "...rien n'a vraiment d'importance, rions de tout car, un jour ou l'autre, on va tous crever".
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