"Rire de Dieu ? Oui, mais sans offenser les sentiments des fidèles" : le pape échange avec des humoristes, dont Whoopi Goldberg et Manu Payet
Le pape François a reçu vendredi 14 juin une centaine de comiques d'une quinzaine de pays, une parenthèse légère avant de se rendre au sommet du G7. François est en effet attendu en milieu de journée dans les Pouilles, dans le sud de la péninsule, où il participera, une première pour un pape, au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays les plus riches.
Devant son auditoire de comiques conquis d'avance, le pontife de 87 ans a enfoncé son pouce dans son oreille droite et agité ses doigts, un geste qui a provoqué rires et applaudissements : "Au lieu du discours, je fais ça", a-t-il lancé en souriant.
Whoopi Goldberg, Jimmy Fallon et Manu Payet
Les comiques américains Whoopi Goldberg (Sister Act), Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld), Chris Rock et Jimmy Fallon étaient de la partie, tout comme le Français Manu Payet, même si la majeure partie d'entre eux venaient d'Italie. Certains venaient également d'Irlande, de Colombie, d'Allemagne, l'un d'entre eux arrivant même du très lointain Timor oriental où François doit se rendre en septembre.
"Peut-on rire de Dieu ?" a lancé le pape aux artistes, avant de donner lui-même sa propre réponse : "Certainement, comme on joue et on plaisante avec les personnes qu'on aime". Il s'est cependant empressé de nuancer aussitôt cet apparent feu vert : "On peut le faire mais sans offenser les sentiments religieux des fidèles".
Le pape a également encensé le rôle social positif des humoristes : "Vous avez le pouvoir de propager la sérénité et le sourire". "Votre talent est un don précieux car avec le sourire il propage la paix dans le cœur des personnes, nous aidant ainsi à surmonter les difficultés et supporter le stress quotidien", les a-t-il encouragés.
Après la polémique de "Charlie hebdo"
Une prise de position ayant une résonance toute particulière au vu du choc qu'avaient provoqué ses déclarations de 2015 après l'attentat jihadiste qui venait de décimer la rédaction de Charlie Hebdo à Paris. Interrogé sur la liberté d'expression des caricaturistes après le tragique attentat, il avait répondu: "Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision !"
Des déclarations qui avaient été interprétées à l'époque comme une quasi-justification de l'attaque. Ses auteurs voulaient punir les journalistes de Charlie hebdo, journal au ton ouvertement athée et anticlérical, qui avait notamment publié des caricatures du prophète musulman Mahomet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.