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La Scala de Paris : un nouveau théâtre ouvre sur les ruines d'un ancien cinéma porno

La naissance d'un nouveau lieu culturel est rare et donc remarquée. À Paris, la Scala ouvre mardi, après 18 mois de travaux et 19 millions d'euros d'investissements privés. 

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La Scala, un nouveau théâtre inauguré à Paris le 11 septembre 2018. (ALEXEI VASSILIEV)

La Scala, un nouveau théâtre ouvre ses portes mardi 11 septembre, à Paris dans le 10e arrondissement. Ce théâtre privé est propriété d’un couple de passionnés, qui n’a pas hésité à investir 19 millions d’euros pour redonner vie à cet ex-cinéma porno. Le danseur et acrobate Yoann Bourgeois inaugure cette nouvelle salle avec une création sobrement intitulée Scala.

Le bleu "Scala" pour s'évader

En 2016, au moment de son rachat, les lieux étaient improbables. "C'était une friche totalement abandonnée depuis plus de dix ans, en ruine, et habitée par 200 pigeons", se souvient Frédéric Biessy, producteur de spectacles. Avec son épouse Mélanie, qui travaille pour une société de capital-investissement, ils n’ont pas reculé devant l’ampleur des travaux qui ont duré un an et demi. La scénographie du lieu a été confiée à Richard Peduzi, qui a signé la plupart des décors de théâtre et d’opéra de Patrice Chéreau.

La Scala est bleue des pieds à la tête, les loges, les murs. Le sol est gris-bleu. C'est le bleu, l'histoire de la Scala, le rêve.

Richard Peduzi, scénographe

à franceinfo

Le rêve se concrétise dans une salle ultra-moderne équipée de 220 panneaux acoustiques modulables. 

Vue de la salle de la Scala avec le décor de la création de Yoann Bourgeois, dans le bleu "Scala" imaginé par Richard Peduzzi. (Alexeï Vassiliev 2018)

La salle compte 550 places assises mais peut accueillir jusqu’à 800 personnes et une grande variété de spectacles grâce à un gradin entièrement rétractable.

Un lieu "particulier"

Il y aura du nouveau cirque, du théâtre, des concerts, de la danse, soit une programmation plus proche du théâtre subventionné que du théâtre privé. Et l'objectif de fréquentation est ambitieux. Mélanie Biessy prévoit "une jauge de 80%, 90% de remplissage".

C'est un lieu qui attire parce qu'il est nouveau, parce qu'il est un peu particulier dans l'environnement culturel parisien.

Mélanie Biessy

à franceinfo

La Scala, audacieux pari à 19 millions d’euros, doit maintenant faire ses preuves. 

Un renouvellement du public comme levier 

Y a-t-il encore de la place pour de nouvelles salles à Paris et suffisamment de spectateurs ? On peut s’interroger même si ces nouvelles salles font des efforts sur la politique tarifaire. Jean Robert-Charrier, le directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, voisin de la Scala, se montre plutôt optimiste, même s'il faut tenir compte de l'enjeu financier. "Il est difficile de tenir économiquement une salle, en créer une est encore plus difficile. Mais, ajoute-t-il, il n'y a que le projet artistique qui compte."  

Plus on propose des spectacles exigeants, plus on a un public jeune.

Jean Robert-Charrier, à la tête du théâtre de la Porte-Saint-Martin

à franceinfo

Jean Robert-Charrier affirme que le renouvellement du public ne se fait pas avec "les vieux spectacles et les vieilles recettes" du théâtre privé, mais avec des affiches plus qualitatives. "Les jeunes se concentrent sur des spectacles exigeants. Et ça c'est très rassurant", conclut-il.  

Ouverture de La Scala à Paris - un reportage d'Anne Chépeau

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