Le chorégraphe américain Paul Taylor, géant de la danse moderne, est mort à 88 ans

Le chorégraphe Paul Taylor, l'un des pères de la danse moderne, est mort mercredi 29 août, à Manhattan (Etats-Unis), à l'âge de 88 ans, a annoncé jeudi Lila Labrado, porte-parole de la Paul Taylor Dance Company, dans un communiqué. "Paul Taylor était l'un des plus grands chorégraphes au monde, et sa mort nous attriste profondément, non seulement nous qui avons travaillé avec lui, mais toutes les personnes dans le monde qui avaient été touchées par son art incomparable", a déclaré le directeur artistique de la compagnie, Michael Novak.

Né en Pennsylvanie le 29 juillet 1930, ce fils d'une cuisinière avait décidé de devenir danseur après avoir découvert un livre sur Vaslav Nijinski, virtuose des Ballets russes. Paul Taylor était, avec Merce Cunningham, l'une des figures dominantes et rayonnantes de la "modern dance" américaine et avait jeté un pont entre danse classique et danse contemporaine. D'abord danseur surdoué pour lequel Merce Cunningham, Martha Graham ou George Balanchine ont créé des rôles, il a, à partir de 1954, lancé sa propre compagnie, qui a connu ses premiers succès avec Aureole en 1962 et Orbs en 1966. La Paul Taylor Dance Company a créé au total 147 spectacles, dont beaucoup sont devenus des icônes du monde de la danse. 

Il a rendu la danse moderne "moins prétentieuse"

Paul Taylor a travaillé jusqu'à sa mort, créant en 2014 la Paul Taylor American Modern Dance, aidant à former et promouvoir une nouvelle génération de danseurs. "Il a élargi le champ de la danse moderne et l'a rendue surtout plus populaire, moins prétentieuse, en y ajoutant une pincée d'humour malicieux", a indiqué à l'AFP Marina Harss, critique de danse new-yorkaise. Son style était très athlétique : profonde flexion des jambes, grande variété de sauts, diagonales foudroyantes, selon Gérard Mannoni, auteur d'un livre sur Les Grands Chorégraphes du XXe siècle.

Les critiques veulent sans cesse me classer dans un genre bien déterminé. Je n'appartiens à aucun, je cherche toujours à pratiquer de nouvelles expériences.

Paul Taylor

au "Figaro"