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Les intermittents défilent dans les rues d'Aix-en-Provence

Quelque 300 salariés du festival d'Aix-en-Provence, le plus grand festival français d'opéra, ont manifesté samedi matin dans les rues de la cité provençale afin "de sensibiliser le public sur la situation des intermittents et de la Culture", a constaté un photographe de l'AFP. Entre-temps, la grève a été reconduite pour 72 heures au Printemps des Comédiens, à Montpellier.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Manifestations d'artistes et salariés du Festival lyrique d'Aix-en-Provence, samedi 14 juin 2014
 (Boris Horvat / AFP)
"On a 70 % de personnels du festival qui sont intermittents, leurs conditions de vie sont importantes à nos yeux. Vous avez toutes les catégories de personnels qui sont réunies de manières festives dans la rue, beaucoup d'artistes étrangers (en répétition, Ndlr) qui nous accompagnent, c'est un beau signal du monde de la Culture", a indiqué à l'AFP le directeur du festival d'Aix-en Provence, Bernard Foccroule, qui marchait au côté des manifestants.

Bernard Foccroule, à la tête du festival aixois depuis 2007, a souligné que cette manifestation "joyeuse", avec "du chant dans la rue",  visait à ce que le public "puisse se faire de l'intermittence une image plus positive que celle qui est habituellement véhiculée".

Vendredi, les salariés du festival ont menacé de se mettre en grève si le gouvernement agréait la convention d'assurance-chômage qui durcit les conditions d'indemnisation des intermittents. "Nous nous associons au mouvement de grève nationale du 16 juin. À l'issue de cette journée, et en fonction de l'évolution de la position du gouvernement, nous déciderons du dépôt d'un préavis de grève dès les premières représentations lyriques du festival", écrivent-ils.

En 2003, lors du précédent conflit d'ampleur concernant les intermittents, Aix-en-Provence avait dû être annulé. L'édition 2014 du festival doit s'ouvrir le 2 juillet avec la production de "La Flûte enchantée" de Mozart par le Britannique Simon McBurney.

Une pétition en ligne en soutien aux intermittents
Par ailleurs, une pétition de soutien aux intermittents, intitulée "La Culture en danger", est en ligne sur le site du festival. Aix-en-Provence est le deuxième grand festival de l'été dont le personnel évoque explicitement le recours à la grève. Mardi, le personnel du "in" d'Avignon avait également brandi cette menace en cas d'agrément de l'accord par le gouvernement.

Printemps des Comédiens : la grève continue
Les salariés et les équipes artistiques du Printemps des Comédiens ont reconduit samedi leur mouvement de grève pour 72 heures. La poursuite du mouvement entamé le 3 juin a été votée "à une très large majorité", selon un communiqué des organisateurs, "considérant comme une évidence de rejoindre le mouvement national de grève du lundi 16 juin."

"Aujourd'hui, 23 sur les 25 spectacles programmés au Printemps des Comédiens sont d'ores et déjà annulés", ajoutent les intermittents en lutte, soulignant que leur "détermination est renforcée".

Les Guignols de l'Info s'associent à la grève de lundi
Les 30 marionnettistes des "Guignols de l'info" seront en grève lundi dans le cadre de la journée d'action nationale des intermittents  du spectacle, qui protestent contre le durcissement de leur régime d'indemnisation chômage.
Rio Loco continue... avec la gratuité
À Toulouse, les intermittents du spectacle ont décidé samedi de continuer à imposer la gratuité de la programmation du festival de musiques du monde Rio Loco qui s'achève dimanche, selon leur coordination et les organisateurs. Comme jeudi et vendredi, la programmation est maintenue et les concerts, écourtés pour des prises de paroles, seront gratuits, a indiqué la coordination des intermittents  et précaires de Midi-Pyrénées dans un communiqué.

Ce mode de fonctionnement a été validé par l'organisation du festival, qui a souligné toutefois que l'accueil du public s'effectuerait dans la limite des places disponibles.

Un peu plus tôt, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a clairement laissé entendre qu'elle souhaitait que l'accord de la discorde soit rediscuté, interpellant les partenaires sociaux et souhaitant "remettre tout le monde autour de la table".

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