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Les Syriens pleurent le comique Yassine Bakouche, emporté par une roquette

Yassine Bakouche, qui a fait rire des millions d’Arabes en incarnant des personnages simplets et touchants, a été tué dimanche par une roquette qui s’est abattue sur sa voiture dans le sud de Damas
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (STR / AFP)

Des vidéos sur internet ont montré de terribles images du corps de Yassine Bakouche, son visage ensanglanté.
 
L'enfer syrien dévore "Yassino"
"L'enfer syrien dévore 'Yassino', icône de la comédie syrienne", écrivait lundi le quotidien libanais Al-Akhbar, en référence à une variante de son prénom inspirée de l'accent populaire syrien.
 
"La guerre en Syrie continuera jusqu'à ce qu'ils aient assassiné tout ce qui reste de beau dans la mémoire d'un peuple et d'une nation", poursuit le journal, qui à l'image des autres journaux arabes et des réseaux sociaux, a exprimé sa stupeur après le décès de l'acteur, né en 1938.
 
"Lui qui ne connaissait que le sourire (...) a quitté Damas malgré lui, après y avoir connu l'odeur de la mort", commente le quotidien panarabe Al-Hayat.

 
Un employé d'hôtel naïf a fait rire des millions d'Arabes
Yassine Bakouche racontait qu’il était originaire de Libye, que son grand-père s’était arrêté, malade, à Damas, alors qu’il était en route pour la Mecque, rappelle le site en anglais du quotidien libanais Al-Akhbar.
 
Dans la célèbre série télévisée en noir et blanc des années 70, "Sah el-Nom" (Bonjour), il avait fait rire aux larmes le public arabe en jouant le rôle de "Yassino", un employé d'hôtel naïf et coeur d'or, toujours prêt à se plier en quatre pour tirer d'affaire son collègue Ghawwar, incarné par l'autre star de la comédie syrienne Doreid Lahham.
 
Mais si ce dernier s'est vu accuser de défendre le régime de Bachar al-Assad, Yassine Bakouche ne s'est jamais exprimé en public sur le conflit sanglant qui déchire son pays depuis près de deux ans, même si des militants ont affirmé qu'il était partisan de la révolution lancée en mars 2011.
 
Gouvernement et rebelles se renvoient la responsabilité de sa mort
Des opposants ont d’ailleurs accusé le régime d'être à l'origine des tirs qui ont tué l’artiste. Tandis que la télévision officielle a, de son côté, attribué aux rebelles la responsabilité de sa mort.
 
Alors que les combats s'intensifiaient à la périphérie de la capitale syrienne, il a continué à vivre dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas. Une vidéo le montre à bord de sa voiture il y a quelques semaines en train de traverser un barrage de rebelles dans le camp souvent en proie aux  bombardements et aux combats.
 
Le caractère sympathique de "Yassino" lui est resté à jamais associé, même s'il a participé à d'autres feuilletons et films.
 
Le quotidien francophone libanais L'Orient le Jour relève que dimanche soir, tandis que "l'Académie des Oscars célébrait les meilleurs acteurs du cinéma hollywoodien et international, les Syriens, eux, pleuraient la perte d'une figure mythique de la comédie arabe".

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