Nouvelle action des intermittents qui saisissent le Conseil d'Etat
Les manifestants ont ciblé le siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans le XVIe arrondissement de Paris, car cette instance "a préconisé des politiques de casse des droits sociaux sous couvert de faire repartir la croissance et l'emploi", a déclaré à l'AFP Irène, membre de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France.
"Mais ces politiques détruisent les droits des chômeurs pour ensuite les obliger à accepter des boulots sous-payés", a affirmé cette manifestante, jointe par téléphone.
L'OCDE va organiser un débat
Entrés vers 9 heures vendredi dans le hall de l'OCDE, les manifestants ont évacué les lieux vers 18 heures sans intervention des forces de l'ordre qui avaient pris position depuis le matin devant le bâtiment, selon cette représentante.
"A notre demande, l'OCDE s'est engagée à organiser un débat contradictoire sur ces questions d'assurance-chômage avec leurs experts et les nôtres. On les a pris au mot", a-t-elle expliqué en soirée.
La CGT Spectacle a appelé les intermittents du spectacle à une journée d'action ce vendredi, alors que la concertation sur la nouvelle convention Unedic contestée "fait du surplace". Cette journée d'action vise notamment à maintenir la pression alors que la concertation mise en place par le gouvernement sur le régime des intermittents vit ses dernières réunions. Les médiateurs doivent faire des propositions avant la fin de l'année.
Un nouveau recours déposé par quatre associations
Quatre associations d'intermittents du spectacle et de chômeurs ont par ailleurs annoncé vendredi qu'elle saisiraient lundi le Conseil d'Etat contre la nouvelle convention d'assurance chômage, déjà attaquée par la CGT. "Aujourd'hui, nous nous attaquons à la convention d'assurance chômage par un recours au Conseil d'Etat", ont annoncé la Coordination des intermittents et précaires (CIP), Recours Radiation, le collectif Les Matermittentes et SUD Culture Solidaires, dans un communiqué.
Les associations dénoncent 11 points de l'accord paritaire entre le patronat et les organisations syndicales signataires (CFDT, FO et CFTC) qu'elles jugent illégaux. Elles pointent notamment "l'absence de loyauté et d'égalité dans la négociation", argument levé par la CGT, non signataire, dans ses propres recours devant le tribunal de grande instance de Paris et le Conseil d'État.
Les associations dénoncent en outre le différé d'indemnisation spécifique aux intermittents, le délai de déchéance, les droits rechargeables et les retenues d'allocations en cas de prestations indument perçues, entre autres.
Le TGI doit se prononcer mardi
Le TGI de Paris, saisi par la CGT, décidera quant à lui mardi après-midi s'il annule ou non la nouvelle convention de l'Unédic, entrée en vigueur le 1er juillet malgré la vive contestation des intermittents.
La CGT avait de son côté saisi la justice le 11 juin pour demander d'abord la suspension de l'application de la convention, puis l'annulation du texte, "en raison des conditions déloyales dans lesquelles les discussions (entre partenaires sociaux) se sont déroulées".
La centrale syndicale a également saisi le Conseil d'État contre l'agrément du texte par le gouvernement.
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