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"On achève bien les anges" : le retour très sombre de Bartabas à Paris

Bartabas et le théâtre Zingaro sont sur la scène du fort d'Aubervilliers jusqu'à la fin du mois de décembre avec le spectacle On achève bien les anges. Une chorégraphie équestre très noire, accompagnée par la musique de Tom Waits. 

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le spectacle On achève bien les anges, du théâtre équestre Zingaro, jusqu'au 31 décembre au Fort d'Aubervilliers.  (HUGO MARTY)

Bartabas et le théâtre Zingaro sont de retour à Paris, au Fort d’Aubervilliers, jusqu’à la fin du mois de décembre. Leur chorégraphie équestre On achève bien les anges a conquis près de 200 000 spectateurs depuis sa création il y a seize mois. 

Le spectacle s'ouvre par l'arrivée d'un clown blanc. Au centre de la piste plongée dans la pénombre, le personnage joue de la scie musicale. Quelques instants plus tard, les premiers chevaux font leur entrée, accompagnés par le bruit glaçant d’un train de marchandise. Ils sont aussi noirs que la piste en forme de cratère. Des anges descendant du haut du chapiteau les enfourchent les yeux bandés.

D’une beauté à couper le souffle, ce premier tableau donne le ton de ce spectacle sombre, ponctué par les chorégraphies que Bartabas réalise avec ses chevaux, au son des chansons de Tom Waits. Des chansons dont l’artiste américain a contesté l’utilisation.

Scène du spectacle On achève bien les anges, création du théâtre équestre Zingaro. (HUGO MARTY)

Un spectacle influencé par l'attentat de Charlie Hebdo

La mort s’invite souvent dans le spectacle, comme dans ce tableau où des échassiers en burqa poursuivent un ange. Il leur échappera avant l’arrivée de trois chevaux montés par des squelettes. "Cela a été beaucoup dit que ce spectacle était emprunt de Charlie Hebdo, explique Bartabas, le chorégraphe. Bien sûr, même si ce n'est pas le thème du spectacle, cet attentat a inconsciemment influencé notre travail. C'est une création collective, ce qui a peut-être donné un côté plus noir, plus sarcastique à notre spectacle. Mais sans plus."

La noirceur des images est contrebalancée par les intermèdes musicaux, assurés par une fanfare de clowns. Des clowns bouchers qui là encore donnent un aspect singulier à la scène. Ce style tragi-comique est revendiqué par Bartabas : "Il y a un peu tout mon monde là-dedans. J'ai été très influencé par Fellini évidemment, donc ça ressort. Il y a la barbarie sur les animaux, qui pour moi est très importante. L'organisation de la production de chair vivante pour la consommation est peut-être le fait du 21e siècle. Ce n'est pas très drôle, donc on essaie de le traiter avec humour, avec des clowns bouchers."

À l’issue d’un voyage de deux heures entre poésie et humour, les anges, ces cavaliers tour à tour acrobates, funambules ou danseurs, vont rejoindre le ciel.

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