: Vidéo "Giselle" à l'Opéra de Paris, un ballet éternel à voir en intégralité sur france.tv
Giselle fait son grand retour au Palais Garnier. Ce ballet légendaire, créé en 1841, n'a pas pris une ride. Guidés par leurs étoiles, les danseurs de l'Opéra de Paris perpétuent son mythe avec talent. Le ballet est à savourer en intégralité sur france.tv.
Les choses ont mal commencé pour Giselle. Avec une annulation de dernière minute le 31 janvier 2020, soir de la première, pour cause de grève contre la réforme des retraites. De nombreux spectateurs, dont certains venus de très loin, ont fait part de leur désarroi, voire de leur colère sur les réseaux sociaux. Les représentations ont finalement repris le lendemain.
"Giselle" par Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio
Bon anniversaire Carlotta
Car Giselle ou les Willis, son titre originel, est de ces ballets que l'on veut voir et revoir, encore et encore. Il est né en 1841 sur la scène de l'ancien Opéra de la rue Le Peletier à Paris. La musique, d'une grande richesse mélodique, est signée Adolphe Adam sur un livret de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges.
La chorégraphie est de Jean Coralli et Jules Perrot. C'est d'ailleurs la compagne de ce dernier, l'italienne Carlotta Grisi qui créa le rôle de Giselle, le 28 juin 1841, jour de ses 22 ans. Son visage figure encore en médaillon au plafond du foyer du Palais Garnier, là-même où s'échauffent les danseurs avant d'entrer en scène. Le ballet partit ensuite en Russie où il fut monté par le Marseillais Marius Petipa avant de revenir en France en 1910. Il est aujourd'hui dansé dans le monde entier. De multiples versions de Giselle existent. Celles du Suédois Mats Ek et de la Sud-Africaine Dada Masilo ont fait sensation.
La quintessence du ballet romantique
Le premier acte se déroule à l'automne au moment de la fête des vendanges. Giselle, une jeune paysanne naïve, se laisse séduire par un homme dont elle ignore tout. Albrecht s'est déguisé en paysan pour pouvoir approcher la belle. Il lui promet le mariage. Giselle ignore les mises en garde de sa mère. Quand elle découvre qu'Albrecht est déjà fiancé à une noble princesse, la jeune fille, de santé fragile, bascule dans la folie et meurt. Le deuxième acte, surnaturel, se déroule dans la forêt près de la tombe de Giselle. Il nous plonge dans le monde des Willis, les esprits de jeunes filles trahies par un amant infidèle. Leur reine, la sévère Myrtha, décide qu'Albrecht doit suivre Giselle dans la tombe. Elle le condamne à danser jusqu'à mourir d'épuisement. Mais l'esprit de Giselle, en dansant avec lui jusqu'au lever du jour, parvient à le sauver. Les Willis s'évanouissent avec la nuit.
Pourquoi c'est culte ?
Je pose cette question à Elisabeth Maurin qui dansa sa première Giselle avec le grand Rudolf Noureev. L'ancienne étoile, aujourd'hui répétitrice et professeure du ballet de l'Opéra de Paris, m'explique que l'œuvre a un caractère universel et intemporel qui réunit trois ingrédients essentiels : la danse, l'amour et la mort. Elle fait aujourd'hui répéter les roles de Giselle et d'Albrecht aux étoiles Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio et m'avoue ceci : "Giselle, c'est dans nos gènes. C'est un ballet du répertoire que l'on rêve de danser. C'est un Graal dans une carrière."
Une mer de tutus
Le deuxième acte de Giselle, appellé l'acte blanc, est particulièrement envoûtant. Les danseuses semblent flotter, en apesanteur, sur une mer de brouillard. L'atmosphère est irréelle, magique. Le décor magnifique. Il faut près de vingt mètres de tulle pour fabriquer les tutus vaporeux des Willis et donner l'illusion de l'immatérialité. Dorothée Gilbert a dansé sa première Giselle en 2008 lors d'une tournée officielle à Monaco. Les spécialistes s'accordent à dire qu'elle est l'une des plus grandes interprètes actuelles de ce ballet légendaire.
Dorothée Giselle
Elle m'explique qu'il est difficile de s'attaquer à ce genre de rôle. "Tellement de grandes danseuses l'ont interprété que les balletomanes vont à chaque fois regarder quelqu'un en comparant avec ce qu'ils ont pu voir avant, dit-elle. Cela doit être la sixième ou la septième fois que je danse Giselle. Il faut se détacher du jugement, de ce que les autres vont penser, pour se rapprocher de ce que, nous, on aimerait faire et montrer dans ce ballet-là."
Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre... Giselle est éternelle.
"Giselle" au Palais Garnier
Du 31 janvier au 15 février 2020
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