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Richard Berry : "Je fais une différence entre la sincérité et la vérité"

Richard Berry est l'invité du Monde d'Elodie. Il confie l’importance que représente pour lui la vérité dans le jeu des acteurs et revient sur la perte récente de ses deux parents.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
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Temps de lecture : 4min
L'acteur Richard Berry durant une séance photo pour le film "Numéro "Une", à Paris, le 21 septembre 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le Monde d'Elodie avec Richard Berry

"Pour un acteur, je fais une différence entre, ce que l'on appelle dans notre métier, la sincérité et la vérité", déclare le comédien Richard Berry, sur franceinfo dans Le Monde d'Elodie, qui remonte sur scène à la rentrée au théâtre Antoine, à Paris, avec Plaidoiries.

"Il y a beaucoup d'acteurs extrêmement mauvais qui sont très sincères", considère sans détour Richard Berry. Pour lui, un comédien doit avant tout "chercher la vérité". "Ce qui m'intéresse, c'est de toucher les gens au coeur, de les faire pleurer ou rire", explique-t-il. La vérité, c'est ce qu'il est allé chercher pour Plaidoiries son nouveau spectacle. 

La vérité, matière première d’un avocat

Richard Berry se glissera à partir du 12 septembre au théâtre Antoine, à Paris, dans une robe d'avocat. Et seul sur scène, il fera revivre au public cinq grandes plaidoiries. Ces cinq moments de vérité, il les a tirés, avec son metteur en scène Eric Théobald, d'un livre écrit par le journaliste Matthieu Aron.

Ce dernier a retranscrit, tout au long de sa carrière, les plaidoiries qui l'avaient impressionné et qu'il avait prises en note. Puisqu'en effet, Richard Berry le rappelle, "on n'a pas le droit d'enregistrer des procès". Ils en ont choisi cinq qui "ont mis en cause la société et qui l'ont fait évoluer ces cinquante dernières années", explicite-t-il. 

La justesse des mots

Exprimer, avec le mot juste, ses émotions, c’est aussi ce qui a poussé Richard Berry à devenir comédien. Dès ses 16 ans, il prend goût à la littérature, et aux mots de "Corneille, de Beaumarchais, de Racine et de Molière". "J’étais assez inhibé à l’époque. Je n’avais pas les mots, confie-t-il. Et lorsqu’on n’a pas les mots, on devient violent", ajoute-t-il. 

C’est pour ça qu’il se dit avoir "été sauvé" par les auteurs classiques. "J’ai découvert des mots qui traduisaient exactement ce que j’avais envie de dire sans savoir le dire". Richard Berry a ainsi pu en tant qu’acteur "exprimer, à travers les mots des autres, des douleurs, des révoltes, des colères", de manière à l’apaiser.

Disparition douloureuse de ses parents

Richard Berry n’est pas seulement acteur et comédien. Il est également metteur en scène et réalisateur. Un accident de moto en 1999 lui a fait prendre conscience de l’importance de réaliser ce qu’il s’était "toujours juré de faire". La mort lui fait peur. Mais davantage "pour les autres" que pour lui-même. Il a perdu en ce début d’année, dans un laps de temps très court, ses deux parents. 

Une période sombre où il s’est rendu compte "de l’immense peine, de la solitude, de la sensation de se sentir orphelin" que la mort procurait aux proches du défunt. "Je pense à mes enfants, ça leur fera de la peine", s’inquiète déjà celui qui aimerait, quelques années encore, pouvoir accompagner sa dernière fille, tout juste âgée de quatre ans.

L’acteur a donc bien conscience que chacun n’a qu’une seule vie. C’est pour ça qu’il a donné à sa soeur, atteinte du syndrome d'Alport, un de ses reins. "Je dois dire que ce n’est pas facile à faire (…) mais en même temps l’idée de sauver ma soeur, c’était plus important que tout", témoigne Richard Berry.   

Richard Berry, à retrouver au théâtre de la Michodière avec la pièce L’Ordre des choses qu’il a mise en scène du 25 septembre au 28 octobre 2018, et à retrouver, cette fois-ci sur les planches, au théâtre Antoine, avec Plaidoiries, dès le 12 septembre. 

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