A Dinan, les crieurs de rue redonnent du baume au cœur aux habitants de la cité médiévale
Malgré le confinement, la mairie de la ville bretonne et le centre social Atelier 5 bis ont fait appel à des comédiens pour faire revivre la tradition des crieurs publics.
En ces temps de confinement, la municipalité de Dinan, dans les Côtes-d'Armor, a eu envie de redonner le sourire à ses habitants. Tous les mardis et mercredis, des comédiens jouent les crieurs de rue et portent les bonnes nouvelles dans différents quartiers de la cité médiévale. "Lidée c'est d'égayer le quotidien et redonner le moral avec des petites pépites joyeuses", explique Marie-Agnès Richard du centre social l'Atelier du 5 bis.
Messages citoyens ou poèmes dinannais
Deux fois par semaine, mégaphone à la main, les comédiens de la compagnie Une aile la nuit prennent place dans les rues de Dinan. A la manière des crieurs du Moyen Age, ils énoncent des messages, des informations pratiques mais aussi des textes envoyés par les habitants. Ainsi la criée du jour encourage-t-elle à soutenir les commerces locaux et se poursuit avec un poème made in Dinan. "Il est important de retrouver un peu d'humain et de contact", assure la comédienne Morgane Jehanin de la compagnie Une Aile dans la Nuit.
Au fur et à mesure, les passants font une pause dans leur promenade quotidienne, les têtes se penchent au balcon, les oreilles se dressent et écoutent la lecture. "Ça fait du bien de voir du spectacle vivant et ça donne du baume au cœur", confie une spectatrice. Pour diffuser une annonce publique, il suffit d'envoyer un message privé sur le compte Facebook de la mairie de Dinan ou l'adresser à l'Atelier 5 bis.
Une tradition bien bretonne
Héritée de l'Antiquité, cette coutume de la criée publique a perduré au cours des siècles. Au Moyen Age, elle a pour fonction d'annoncer les ordonnances royales ou les bans publics. Souvent detournée de sa mission d'origine, elle est réglementée en France par la loi du 16 février 1864 obligeant les crieurs publics à demander une autorisation préalable de l'autorité municipale. En Basse-Bretagne, la tradition est très ancrée jusqu'à la fin des années 1880. Les crieurs se colportaient en criant les informations locales d'une ville, d'un village ou d'un hameau à l'autre, à la manière d'un véritable relais de transmission oral.
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