Molière revisité et plumes d'Anges pour refermer le festival d'Aurillac
La programmation de la 30ème édition bis du festival a subi quelques modifications suite à une violente manifestation intervenue le vendredi. Les festivaliers et quelques casseurs ont manifesté contre les mesures de sécurité imposées pour le festival d’Aurillac et notamment pour les fouilles à l’entrée du centre-ville. Heureusement, l’incident s’est terminé le soir même. La compagnie Les Apicoles a donc déplacé à samedi sa représentation prévue le 19 août.
Une compagnie mobile
Leur scène est un espace en plein centre du jardin des Carmes d’Aurillac. Un lieu inconnu avant leur arrivée, auquel ils ont dû s’adapter. "C’est un spectacle très interactif donc nous sommes obligés de faire avec ce qu’il se passe dans le public et en fonction du nombre de spectateurs", confie Sophie Anselme, l’une des comédiennes. Monter et démonter le décor, un rituel que les comédiens exécutent eux-mêmes.Les spectateurs ont pu profiter d’un théâtre peu conventionnel. Une relecture totale de Molière qui s’attaque à Don Juan. "Tout le monde sait ce qu’est un Don Juan même sans l’avoir lu, donc ça nous permet d’aller ailleurs dans la forme et d’inventer de nouvelles propositions autour d’un texte classique que nous essayons de déconstruire complètement pour en faire un projet vraiment adapté à la rue sur lequel les gens peuvent s’amuser", explique Sophie Anselme. Un projet ambitieux dans lequel le public est aux premières loges, sur scène avec les comédiens.
Reportage : V. Riffard / S. Vinot / L. Ribes / L. Janin / S. Bonnetot
30 ans de théâtre de rue
Pour ce festival créé en 1986, l’enjeu est de montrer que le théâtre de rue se renouvelle de plus en plus. Chaque année, c’est près de 100 000 spectateurs qui viennent assister à l’évènement estival qui regroupe plus de 600 compagnies, "un phénomène qui perdure", selon Jean-Marc Songy, directeur artistique du festival d'Aurillac Si les artistes transportent le public jusqu’aux rêves, aux larmes ou aux rires, ils apportent avant tout leur vision de la société actuelle. "Les artistes, qu’ils soient du spectacle vivant, plasticiens ou cinéaste, regardent le monde d’aujourd’hui et essayent de le transcender, de le questionner et de positionner leur regard de façon à faire avancer ensemble notre désir de collectif", souligne Jean-Marc Songy.Faire la fête ensemble, c’est surtout ça l’ambiance du festival. Ouvert par un bal de paille, le festival s’est refermé avec un bal de plume, offert par la compagnie Gratte-Ciel. La Place des Anges porte bien son nom, car les habitants des lieux y ont élu domicile le temps d’une soirée. Dans les airs, les comédiens angéliques y ont laissé retomber leurs plumes dans la lumière des projecteurs, ce qui n’a pas manqué de toucher le public. "Un moment magique", "très beau", "qui fait chaud au cœur", les avis sont unanimes. Du rêve et de la poésie, de quoi faire passer les cris de révolte en cris du cœur. Rendez-vous l’année prochaine.
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