: Vidéo Le dragon d'acier de François Delarozière débarque à Calais
Un dragon gigantesque, "sauvage" mais "bienfaiteur", "venu d'un autre monde" va entrer vendredi dans Calais.
Crachant feu, eau et fumée, le monstre mécanique mesure vingt-cinq mètres de long et dix mètres de haut. Il sera visible à Calais à partir de vendredi 1er novembre et sera au centre d'un spectacle urbain de trois jours, avant de devenir une attraction touristique.
Une légende courait depuis plusieurs mois sur internet et dans les médias: alors que "sous la croûte terrestre, d'immenses galeries abritent des êtres mythiques et chimères", les importants travaux menés à Calais (Pas-de-Calais) pour étendre le port ont malencontreusement "ouvert une brèche entre les mondes", permettant au dragon de s'échapper, conte François Delarozière, directeur artistique de la compagnie "La Machine", qui a mis au point la créature articulée.
Plus impressionnant que le "grand éléphant de Nantes"
La nouvelle machine de François Delarozière pèse 72 tonnes, elle est faite d'acier, de cuir, de toile et de bois sculpté. Elle est encore plus grande que les précédentes créations du concepteur scénographe, comme le "grand éléphant de Nantes" ou le minotaure débarqué à Toulouse.
Capable de marcher jusqu'à 4 km/h, de cracher du feu, de se coucher, de bouger la langue ou les oreilles et même de battre des ailes, "ce dragon des mers va d'abord circuler dans le centre-ville pendant trois jours et trois nuits entières, s'endormant parfois deux heures pour se réveiller à nouveau, accompagné de musique et d'effets, les rues devenant son théâtre", a expliqué son créateur à l'AFP. "Il va être reçu comme un corps étranger, faire peur aux Calaisiens qui vont réagir, tenter de le repousser avant de se rendre compte qu'il est en fait bienfaiteur et plutôt le gardien des terres et mers du Nord", sourit-il.
Les parcours et lieux de réveil ne sont pas annoncés: "les spectateurs devront partir à la recherche de l'animal, le suivre, se parler entre eux. L'idée est de créer des échanges, une émotion commune", explique le scénographe, espérant "émerveiller" 300.000 spectateurs au total.
D'autres créatures prévues
A l'issue du spectacle, "le dragon s'installera à Calais pour y vivre plusieurs dizaines d'années", entre le front de mer et une nef transparente dédiée. Il arpentera quotidiennement la ville dès la mi-décembre, transportant sur son dos une cinquantaine de Calaisiens ou touristes pour un voyage payant d'environ 30 minutes. Il circulera notamment dans les voies de bus à sens unique.
A partir de 2022, deux "varans de voyage", pouvant eux transporter 25 personnes chacun et se déplacer au milieu des voitures à "6 ou 7 km/h", puis une "famille d'une dizaine d'iguanes" s'installeront aussi en ville. Des visites techniques, un espace de restauration, une boutique ou et des activités diverses complèteront l'installation.
Chaque animal mécanique évoluera dans un lieu emblématique comme le Fort Risban, le Fort Nieulay ou encore les bunkers hérités de la Seconde Guerre mondiale, des "bâtiments historiques extraordinaires mais qui dormaient un peu et méritaient d'être valorisés", se réjouit M. Delarozière.
Transformer le regard des habitants sur la ville
La compagnie entend "réenchanter et dynamiser la ville" pour transformer le regard des habitants et capter l'attention des millions de touristes qui transitent chaque année par le port de Calais, venus notamment du Royaume-Uni.
Financé par la métropole, la région Hauts-de-France et l'Etat, ce projet à 27 millions d'euros est pour la maire LR Natacha Bouchart un "formidable moyen de donner une nouvelle attractivité à Calais", qui a pour ambition de devenir la "station balnéaire du 21e siècle" et une "destination touristique de référence sur la Côte d'Opale".
Pensé pour accompagner les grands projets de mutation urbaine engagés à Calais, le dragon participera au développement économique et touristique de la métropole. Il doit créer à terme 70 emplois directs, attirer investisseurs et commerces et occasionner d'importantes retombées économiques. "C'est un cercle vertueux", résume François Delarozière, impatient de voir son "dragon de terre et d'eau s'éveiller dans ce grand estuaire".
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