A Avignon "Le radeau de la méduse" selon Thomas Jolly: des enfants noyés dans le fanatisme
En 1940, pour mettre des enfants à l'abri des bombardements, les Anglais organisent leur transport par bâteau vers les autres états du Commonwealth, le Canada et l'Australie. Un paquebot qui transportait mille enfants est torpillé par les allemands. Trois ans après les faits, Georg Kaiser exilé en Suisse, raconte les sept jours passés par un petit groupe de rescapés sur un canot de sauvetage.
13 enfants dérivent sur un canot
Sur la scène un grand canot sur lequel dérive des enfants, secoués au gré du vent et des vagues (le bateau qui tourne sur lui-même donne l'impression qu'il tangue). Un beau décor de ciel et des éclairages superbes reproduisent les éclairs, le brouillard et les éclaircies. Dans ce groupe, il y a Ann et Allan, 12 ans chacun, qui refusent de céder au désespoir.Solidaires, ces jeunes (chrétiens) organisent leur survie : rationnent les vivres, se répartissent les tâches. Avec la volonté de ne pas se faire de mal entre eux, au contraire des adultes "si impitoyables dans leur méchanceté". Le 2e jour, ils découvrent un très jeune garçon endormi sous une voile du bâteau. Un petit rouquin dont ils se moquent, puis qu'ils adoptent.
"Qui est le Judas?"
Mais lorsqu'ils découvrent qu'avec lui ils sont 13, ce chiffre maudit pour les chrétiens ( Jésus et les 12 apôtres) va faire basculer l'histoire. Qui est le Judas parmi eux ? Qui les empêchera d'être sauvés ?La jeune Ann se révèle trop ardente, aveuglée : "L'un d'entre nous ne doit plus manger pour expier" lance-t-elle. Un autre propose de tirer au sort celui qui doit se sacrifier. Sur le frêle esquif, seul Allan s'oppose à ce début d'endoctrinement, à cette lecture déviante des textes sacrés (tu ne tueras pas).
L'enfant roux (les chevelures rousses étaient maudites au Moyen Age), qui ne dit mot est une proie facile, un bouc émissaire : "il ne sait rien faire… il ne peut nous en vouloir", dit Ann.
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