A la Comédie-Française, une "Double Inconstance" de Marivaux au goût très frais
Mais reprenons. Un prince charmé par une paysanne au doux nom de Silvia, décide de la retenir en son palais pour qu'elle se déprenne de son amoureux, Arlequin. Les manœuvres de sa complice Flaminia vont faire merveilles. Silvia tombe sous le charme du prince déguisé en officier, tandis qu'Arlequin tombe sous celui de Flaminia.
Ce complot, Anne Kessler imagine de le situer dans un foyer de théâtre qui ressemble fort à celui de la Comédie-Française, pendant que des comédiens répètent la pièce de Marivaux.
Il y a un grand miroir avec une barre de danse, les fenêtres ouvrent sur un balcon et sur Paris. Les dates de répétition apparaissent.
Ce jeu de miroirs, de théâtre dans le théâtre est d'autant plus charmant qu'il est servi par de jolis décors de Jacques Gabel et des costumes délicieusement décalés qui mélangent les époques.
Des trouvailles musicales accentuent la fluidité du spectacle. On entend du Mozart, Arlequin joue de la guitare brésilienne et soudain Silvia et le prince se prennent pour Fred Astaire et Ginger Rogers.
C'est frais, pétillant et ironique, mais il y a aussi ces moments de vertige et d'aveuglement d'un petit monde paysan qui perd pied, contaminé par la coquetterie, les faux semblants et les honneurs des puissants. L'amour qu'on pensait éternel est finalement bien peu de chose.
"La Double Inconstance" de Marivaux à la Comédie-Française
Du 29 novembre 2014 au 1er mars 2015
Salle Richelieu Place Colette, Paris Ier
Réservation : 0825 10 1680
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