A Saint-Denis, le Théâtre Gérard Philipe joue ce soir "contre l'obscurantisme"
"La peur ne doit pas nous empêcher de nous réunir", a souligné le directeur du théâtre public Jean Bellorini, dans un communiqué annonçant le tenue des deux spectacles programmés, "Trissotin ou Les Femmes savantes" de Molière mis en scène par Macha Makeïeff et "M'appelle Mohamed Ali" de l'auteur congolais Dieudonné Niangouna.
Macha Makeïef, également directrice de La Criée à Marseille, a adressé un message à sa troupe soulignant qu'"à Saint-Denis comme à Marseille, comme partout en France, les théâtres sont des phares et nous gardent éveillés. Contre le sectarisme, l'obscurantisme, la peur de l'autre."
Le Théâtre Gérard Philipe accueille à la fois des créations et des pièces d'autres théâtres dans cette ville extrêmement métissée, "une ville riche, vivante, dont l'énergie bouillonnante produit des petits miracles chaque jour", selon son directeur, nommé en janvier 2014 à 34 ans. "À Saint-Denis, les cultures, les religions, les modes de vie se côtoient et s'acceptent (...) La violence aveugle de quelques-uns ne doit pas effacer en une nuit le modèle de société que nous inventons ici, du mieux que nous pouvons". Le TGP avait fermé comme la plupart des théâtres publics ce week-end, à la suite des attentats, mais avait rouvert dès lundi. "Le théâtre restera ouvert", souligne Jean Bellorini. "Ce n'est pas courageux, c'est notre travail quotidien."
La réouverture mercredi, après le jour de relâche habituel du mardi, se fait en accord avec la municipalité de Saint-Denis, et avec une sécurité renforcée (barrières, filtrage des entrées, fouille des sacs etc.). Des policiers ont mené un assaut mercredi sur un appartement de Saint-Denis, aux portes de Paris, ciblant l'organisateur présumé des attentats sanglants du 13 novembre, dans une opération qui a fait deux morts, dont une femme kamikaze.
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