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À Toulouse, la fiction théâtrale "J'accepte" explore notre rapport au numérique

Sous forme de drame burlesque, une compagnie toulousaine interroge la place grandissante et souvent aliénante du numérique dans nos vies quotidiennes. 

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une scénographie signée Joël Fesel. (Luc Jennepin)

C’est une petite case que vous cochez plusieurs fois par jour qui sert de titre à ce spectacle original. J’accepte (les cookies), c’est donc le nom de cette création proposée jusqu’au 24 septembre, puis du 28 septembre au 1er octobre 2022 au Théâtre Garonne à Toulouse. Fruit d’une coécriture entre le Groupe Merci et l’écrivain Charles Robinson, ce spectacle est une fiction d’anticipation qui plonge le spectateur dans “un vrai/faux monde, en compagnie de quatre personnages robotiques et paradoxalement très humains”. Au cœur de cette création : un questionnement sur la façon dont le numérique transforme nos vies et au final nos identités.  

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spectacle Groupe Merci {} (FTR)

Le Cookies project

Pour donner naissance à ce 29e “objet nocturne” (le nom donné aux créations du Groupe Merci), la compagnie toulousaine créée en 1996 a travaillé en coécriture avec Charles Robinson.

Première étape : la mise en place d’un laboratoire intitulé In Cookies Project où l’équipe a inventé des choses en direct au plateau. “Pendant les premiers mois de la création, j’ai proposé comme base de travail aux comédiens et comédiennes (Catherine Beilin, Georges Campagnac, Marc Ravayrol, Louise Tardif, NDLR) des petits découpages de textes dont ils pouvaient se saisir. Ces "prototypes" de texte plutôt concrets m’ont permis de tester avec eux des choses de l’ordre de la langue, de situations, de personnages, d’enjeux narratifs”, explique Charles Robinson

"J'accepte" - Groupe Merci - Théâtre Garonne - Septembre 2022 (Luc Jennepin)

Sa réflexion a également été alimentée par de nombreuses discussions autour des inquiétudes de chacun sur la question du numérique, “afin de trouver un imaginaire commun”. Le texte a ensuite été finalisé et le groupe Merci s’en est emparé, avec une mise en scène signée Joël Fesel. 

Tragique et burlesque

Le résultat final est une pièce qui dérape vers le burlesque mais le tout reste tragique. Car pour ses créateurs, "on ne réchappera de la problématique du numérique". Si on peut sourire de certaines situations et de personnages poussés à l'extrême (comme ce milliardaire qui veut aller sur Mars à n'importe quel prix), le but de la compagnie est clair :  "Nous voudrions que le public vive un trouble", explique le scénographe Joël Fesel. Nous le convoquons à la traversée d’un poème visuel et dramatique, sensoriel dont la question centrale est : "Qu’abdique-t-on chaque jour de notre humanité ?".

Vaste question. Vous aurez 1h15 - la durée du spectacle - pour vous en saisir. Enfin... si vous acceptez !

Georges Campagnac interprète un milliardaire obsédé par la conquête de la planète Mars. (J. Pigneux / France Télévisions)

"J'accepte", création Charles Robinson et le Groupe Merci avec Catherine Beilin, Georges Campagnac, Marc Ravayrol, Louise Tardif  - Au Théâtre Garonne à Toulouse du 22 au 24 septembre puis du 28 septembre au 1er octobre à 20h30 - Tarifs : de 10 à 20 €

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