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Affaire Serebrennikvov : pour Poutine, l'inculpation du réalisateur n'est pas une censure
Le président russe a expliqué que le pouvoir n'avait aucune volonté de "pression" ou de "censure" sur le metteur en scène et cinéaste Kirill Serebrennikov, inculpé pour détournement de fonds public dans une affaire qui inquiète les milieux artistiques.
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Il n'y a "pas de censure, pas de pression" envers le cinéaste, accusé d'avoir détourné 68 millions de roubles (environ un million d'euros au taux actuel) entre 2011 et 2014 sur des subventions publiques, a affirmé M. Poutine lors d'une conférence de presse à Xiamen, en Chine, à l'issue du sommet des Brics. "Si les autorités avaient désiré censurer M.Serebrennikov, elles ne le lui auraient pas accordé ces subventions", a fait remarquer le président. "Pour les enquêteurs, la seule question concerne la légalité de l'utilisation des fonds publics", a-t-il ensuite ajouté.
Une arrestation qui inquiète les milieux artistiques russes
Metteur en scène reconnu en Europe et réalisateur de films présentés aux festivals de Cannes (comme "Le disciple" en 2016) et Venise, Kirill Serebrennikov a été arrêté dans la nuit du 21 au 22 août et assigné à résidence, une décision confirmée lundi en appel. Son arrestation avait suscité une vague d'indignation dans l'opposition et les milieux artistiques russes, mais aussi à l'étranger. M. Serebrennikov avait jugé "impossibles et absurdes" les charges pesant contre lui.
Sans s'opposer ouvertement au président Vladimir Poutine, le cinéaste avait plusieurs fois critiqué les pressions croissantes exercées sur la création artistique sous prétexte de promotion des valeurs conservatrices. Ses oeuvres, abordant des thèmes comme la politique, la religion ou la sexualité, étaient régulièrement critiquées par les militants orthodoxes ou les autorités.
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