André Wilms, acteur fétiche d'Aki Kaurismäki et inoubliable père de famille dans "La vie est un long fleuve tranquille", est mort
Acteur fétiche du réalisateur Aki Kaurismäki ("Le Havre"), André Wilms est décédé mercredi à l’âge de 74 ans. Il était aussi connu pour le rôle de Jean Le Quesnoy dans "La vie est un long fleuve tranquille" d'Etienne Chatiliez.
Le comédien André Wilms, connu pour ses nombreuses collaborations avec le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki (Le Havre, L'Autre Côté de l'espoir), dont il était l'acteur fétiche, est décédé mercredi à 74 ans, a indiqué son agent jeudi 10 février à l'AFP. La raison de son décès, survenu dans un hôpital parisien, n'a pas été communiquée par sa famille, a indiqué son agent Sébastien Perrolat. André Wilms avait donné son accord pour plusieurs engagements à venir, a-t-il précisé.
Des débuts comme cintrier
Né en 1947, il quitte son Alsace natale aux alentours de 20 ans après un CAP de plâtrier. Direction Toulouse où il est engagé comme cintrier au Théâtre Sorano, fondé par Maurice Sarrazin. Il se fait rapidement repérer, et devient figurant. Attiré par les planches, il monte alors vers la capitale, où il va travailler avec des metteurs en scène allemands comme Klaus Micheal Grüber et Heiner Goebbels.
Il rencontre également André Engel, qui l’invite sur plusieurs de ses mises en scène, comme En attendant Godot de Samuel Beckett, ou Hôtel moderne d’après Franz Kafka. Là, il apprend l'exigence du métier avant de se tourner par la suite vers le 7e Art.
Comédien fétiche d'Aki Kaurismäki
Acteur de théâtre et de cinéma, metteur en scène sur les planches, André Wilms s'est surtout fait connaitre du grand public en jouant le père de famille Le Quesnoy, catholique et austère, dans La Vie est un long fleuve tranquille (1988), premier film et succès en salles d'Étienne Chatiliez, puis des cinéphiles grâce aux films tragicomiques d'Aki Kaurismäki.
Ensemble ils ont tourné La Vie de bohème (1992), Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (1994), Juha (1999), Le Havre (2011), L'Autre Côté de l'espoir (2017). Des films marqués par des personnages lunaires et des dialogues poétiques, avec une tendresse certaine pour les personnages.
"Les grand metteurs en scène n'ont pas besoin de parler !"
Dans Le Havre, André Wilms était un cireur de chaussures, qui tendait la main à un jeune Africain sans-papiers. Le film avait été récompensé par le prix Louis-Delluc 2011, considéré comme le Goncourt du cinéma. L'Autre Côté de l'espoir orchestrait la rencontre entre un migrant syrien échoué contre son gré dans la grisaille finlandaise et un restaurateur séparé de sa femme alcoolique.
André Wilms s'esclaffait quand on l'interrogeait sur le fonctionnement d'un plateau dont le patron ne parle pas la langue : "Les grands metteurs en scène n'ont pas besoin de parler ! il me disait : "Play like an old gentleman. Ne cours pas. Ne renverse rien"... Tout le monde court dans les films aujourd'hui". Aki est l'un des rares metteurs en scène qui ne prend pas les acteurs pour des analphabètes, quoiqu'il y en ait beaucoup".
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