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Anne Parillaud au théâtre dans "Le Lauréat" : "Je voulais me mettre en danger"

Anne Parillaud s'est glissée dans la peau de la sulfureuse Mrs Robinson pour son grand retour sur les planches depuis le 8 février. La comédienne joue dans "Le Lauréat", adaptation théâtrale du roman éponyme de Charles Webb, immortalisé à l'écran en 1967 par Anne Bancroft et Dustin Hoffman dans le film culte "The Graduate". À découvrir au théâtre Montparnasse à Paris.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Anne Parillaud : "Mrs Robinson ? Une femme qui transgresse les codes".
 (France 2 Culturebox (capture d'écran))

C’est un joli défi que relève Anne Parillaud en montant sur la scène du théâtre Montparnasse pour incarner la sulfureuse Mrs Robinson du "Lauréat". Ce personnage qui est d’abord celui d’un roman éponyme de Charles Webb ("The Graduate" -1963) a été immortalisé au cinéma par Anne Bancroft dans le film de Mike Nichols sorti en 1967.

Sur la célèbre musique de Simon & Garfunkel, l’actrice jouait avec sensualité, cynisme et liberté cette femme mûre, riche et désœuvrée (et un brin accro au Martini) qui jette son dévolu sur Benjamin, étudiant naïf incarné par Dustin Hoffman. "Je n’ai pas voulu revoir le film" confie Anne Parillaud, "et je n’ai pas cherché à copier Anne Bancroft mais plutôt à inventer, à recréer une autre Mrs Robinson".

Interview d'Anne Parillaud sur le plateau du Soir 3 

Première adaptation française

Au théâtre, "Le Lauréat" a été adapté par l’anglais Terry Johnson. A Londres comme à Brodway, la pièce a été un triomphe avec des actrices toutes plus talentueuses les unes que les autres : Kathleen Turner, Lorraine Bracco et Jerry Hall. Mais la pièce n’avait jamais été adaptée en français. C’est Christopher Thompson qui a relevé le défi, signant ainsi sa deuxième adaptation théâtrale après "L’année de la pensée magique" de Joan Didion avec Fanny Ardant (2011). 

Reportage : N. Hayter / D. Boinnet / T. Gilardet / M. Massini

Le théâtre, un souvenir lointain

Pour Anne Parillaud, c’est presque un saut dans le vide. Certes, la comédienne est déjà montée sur scène mais cela remonte à longtemps, 1977 exactement. Sortie du cours Florent, elle débute dans "Héloïse et Abélard", montée au Festival d'Avignon avec Gérard Desarthe. Puis en 1980, elle incarne la fille de Jeanne Moreau dans "L'Intoxe" de Françoise Dorin au Théâtre des Variétés. La pièce restera neuf mois l'affiche.

Réapprivoiser la peur

Puis, plus rien. Il a fallu attendre trente-huit ans pour que la comédienne, aujourd’hui âgée de 57 ans, se décide à (re)goûter l’ivresse des planches. "Je voulais retrouver la peur, la réapprivoiser, j’avais envie de me mettre en danger. Et puis il y avait la confrontation avec ce film culte et avec la performance d’Anne Bancroft ".

  (DR)
C'est Dominique  Besnehard qui lui a soumis le rôle, proposition qu’elle a décliné une première fois : "Je la percevais comme une prédatrice alors qu'aujourd'hui je vois non pas une simple cougar, mais une femme qui transgresse les codes parce qu'elle porte en elle une faille énorme. Elle est bien plus victime qu'on ne croit alors qu'elle a tout : argent, mari, enfant, beauté" confie l’actrice à nos confrères du JDD.

Dans cette pièce où son mélange de force et de fragilité fait merveille, Anne Parillaud partage l’affiche avec Arthur Fenwick (Benjamin), Adèle Bernier (la fille de Mrs Robinson), Jean-Michel Lahmi (le mari de Mrs Robinson), Marc Fayet (le père de Benjamin) et Françoise Lépine (la mère de Benjamin).
Anne Parillaud et Arthur Fenwick.
 (France 2 Culturebox (capture d'écran))

"Nikita, je l'aime à vie"

Ce rôle tout en complexité va-t-il permettre au public de la voir autrement qu’en Nikita ? Le personnage du film de Luc Besson, qui lui valut un César en 1991, lui colle à la peau mais elle ne semble pas en souffrir : "Je le vis bien parce que Nikita, c’est ma sœur, je l’aime à vie. Et en même temps, il y a quelque chose qui m’excite, une sorte de défi permanent, celui de trouver un personnage dont on parlera autant."

Loin du cinéma...

Et le cinéma dans tout ça ? Elle qui a commencé sa carrière en 1978 dans "L'Hôtel de la plage" puis croisé la route d'Alain Delon ("Pour la peau d'un flic", "Le battant"), de John Landis ("Innocent Blood"), de Diane Kurys ("A la folie" avec Béatrice Dalle) ou encore de Leonardo DiCaprio ("L'homme au masque de fer"), a pris ses distances avec le 7e art. Ses dernières années, elle a davantage travaillé avec de jeunes réalisateurs pour des court-métrages. 

Sa prochaine actualité pourrait venir de l'écriture, un "roman psychanalytique" évoquant des rapports hommes/femmes et qui devrait sortir dans les prochains mois. Un roman qu'Anne Parillaud pourrait adapter au cinéma. 

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