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Après l'Odéon, La Colline et le TNS : le mouvement d'occupation des théâtres prend de l'ampleur

Théâtre de l'Odéon, Théâtre de La Colline et TNS (Théâtre national de Strasbourg) : trois institutions nationales occupées, des syndicats et de nombreux étudiants en art dramatique mobilisés pour la réouverture des lieux culturels.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Manifestants devant le Théâtre de La Colline à Paris, occupé par des étudiants en art dramatique, 9 mars 2021 (THOMAS COEX / AFP)

Le mouvement d'occupation des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels, fermés depuis fin octobre pour cause de pandémie, commence à prendre de l'ampleur, avec une mobilisation dans trois théâtres nationaux.

Jeudi 4 mars a commencé l'occupation du Théâtre de l'Odéon à Paris, un mouvement qui se poursuit et a été suivi mardi 9 par une mobilisation au Théâtre de la Colline, dans l'est parisien et au Théâtre national de Strasbourg (TNS). Il s'agit de trois des quatre théâtres nationaux (hors opéra et danse), le quatrième étant la Comédie-Française.

"Pour nous, il s'agit d'un mouvement national. On a des retours des syndicats en région et ça commence à bouger, ils s'organisent", a affirmé à l'AFP Karine Huet, secrétaire générale adjointe du SNAM-CGT (Union Nationale des Syndicats d'Artistes Musiciens de France), qui fait partie des quelque 50 personnes qui se trouvaient à l'intérieur de l'Odéon mardi soir. Le mouvement a reçu le soutien du député LFI François Ruffin qui a fait le déplacement mardi à l'Odéon.

"Occupons! Occupons! Occupons !"

La ministre de la Culture s'était rendue samedi 6 mars à l'Odéon et a promis de poursuivre les échanges, mais mardi, la CGT Spectacle a affirmé qu'elle poursuivait le mouvement. "Occupons! Occupons! Occupons !", a-t-elle appelé dans un communiqué où elle précise que cette mobilisation s'inscrit "dans le sillage de l'occupation des ronds-points", en référence au mouvement des "Gilets jaunes".

Dans le même temps, quelques dizaines d'étudiants d'art dramatique sont entrés au Théâtre de la Colline, à Paris, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Ouverture essentielle", "vie sans culture, droit dans le mur", "Bachelot si t'ouvres pas, on vient jouer chez toi".

Des étudiants en art dramatique occupent le théâtre de la Colline à Paris, 9 mars 2021 (THOMAS COEX / AFP)

"Plusieurs dizaines d'étudiants manifestent à l'extérieur tandis que 30 étudiants ont été autorisés à entrer au théâtre", dirigé par le metteur en scène et dramaturge Wajdi Mouawad, qui se trouvait en répétition, a indiqué une source du théâtre à l'AFP.

Selon la source, il s'agit d'étudiants du Conservatoire national Supérieur d'Art Dramatique (CNSAD), de l'Ecole supérieure d'art dramatique (Esad) et de l'Ecole du studio théâtre d'Asnières, un conservatoire à rayonnement régional de Paris.

Appel à toutes les écoles et conservatoires d'art dramatique

Se sont également associés au mouvement 51 élèves en scénographie-costumes, jeu, mise en scène, dramaturgie et régie-création, qui ont décidé de s'installer 24h sur 24h dans les locaux du Théâtre National de Strasbourg, "jusqu'à une réponse concrète de l'Etat".

Il s'agit pour eux d'un "acte de mobilisation (qui) a pour objectif d'interpeller les pouvoirs publics sur la gravité de nos situations et d'améliorer les droits des intermittent.e.s touché.e.s par la crise sanitaire", ont-ils affirmé dans un communiqué.

Ils ont également appelé "toutes les écoles nationales supérieures d'art dramatique de France et conservatoires à se joindre" au mouvement.

En plus de la réouverture des lieux culturels dans le respect des consignes sanitaires, les manifestants réclament entre autres une prolongation de l'année blanche pour les intermittents, son élargissement à tous les travailleurs précaires et saisonniers et des mesures d'urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiants.

Occupations à Pau et à Nantes 

Dans le même esprit, une trentaine d'intermittents du spectacle ont passé la nuit de lundi à mardi dans un théâtre de Pau, selon les manifestants et la mairie.

L'un des principaux lieux culturels de Nantes, le théâtre Graslin, était occupé depuis la mi-journée mercredi par une quarantaine d'artistes et techniciens qui réclament la réouverture des lieux culturels, a constaté une correspondante de l'AFP.

"Maintenant, on ne part plus d'ici! C'est un mouvement qui est partout en France, on a besoin d'engagements forts pour la culture", a déclaré Martine Ritz, comédienne, et présente à l'intérieur du théâtre. La banderole "nous voulons vivre de nos métiers" a été déployée sur le fronton du théâtre. Plusieurs drapeaux de la CGT et des ballons rouges étaient visibles alors que les portes sont closes et que le public ne peut rentrer, a constaté la correspondante de l'AFP.

Les manifestants demandent notamment la reconduction d'une année blanche pour les intermittents, la réouverture des lieux culturels ainsi qu'un plan de soutien à l'emploi dans le secteur culturel. L'adjoint au maire de Nantes en charge de la culture Aymeric Seassau a dialogué avec les protestataires. "J'ai bien conscience que le temps presse et que les réponses ne sont pas apportées au monde culturel, nous partageons vos angoisses", a indiqué l'élu communiste. 

Par ailleurs, à Châteauroux, lors d'une assemblée générale, le collectif CIP 36-18 (artistes et intermittents Indre-et-Cher), des abonnés et des membres du conseil d'administration et de la direction d'Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux - ont décidé l'occupation du lieu mercredi soir, selon un correspondant de l'AFP.

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