Au théâtre de la Plume de Montpellier, un "intermitthon" de 507 heures de live en vitrine et en ligne
Pendant 507 heures, soit 21 jours, des intermittents du spectacle se relaient dans la vitrine du petit théâtre montpelliérain. Une performance pour dénoncer la fermeture des lieux culturels et soutenir le mouvement national des intermittents du spectacle.
507 heures, c'est le nombre d'heures nécessaires pour ouvrir les droits au chômage d'un intermittent du spectacle. Et en attendant d'avoir des certitudes sur la réouverture des théâtres et autres scènes, beaucoup, artistes ou techniciens, craignent de ne pas atteindre ce seuil et de se retrouver sans aucune ressource. Dans la foulée du mouvement national des intermittents du spectacle, le théâtre de la Plume à Montpellier a lancé un intermitthon, un marathon de la durée symbolique de 507 heures, soit 21 jours, dans la vitrine du théâtre et en ligne pour dire la colère et le désarroi du monde de la culture. Une action pour rappeler que la culture, c'est la vie.
On exige la réouverture, car ce n’est plus possible. Les gens ont besoin de voir de l’artistique, ils ont besoin de vivant, et pas juste du vivant dans les centres commerciaux ou dans leur travail.
Liloucomédienne, intermittente du spectacle
Une deuxième année blanche
Le chef de l’État a bien évoqué une réouverture de certains lieux et dans certaines conditions dans les semaines à venir, avec un public restreint. Trop tard pour le théâtre de la Plume qui subit déjà en temps normal la désertion des théâtres durant l’été et termine habituellement sa programmation au mois de mai. Mais le combat porte maintenant sur l’obtention d’une deuxième année blanche. "Ce qui nous inquiète surtout, c’est que les systèmes d’aides ne vont plus être mis en action puisqu’il a décidé de rouvrir et qu’il considère peut-être lui que l’on peut vivre avec nos propres revenus", s’indigne Kévin Le Guillou, comédien de la compagnie "Théatre de la Plume"
Depuis plusieurs jours, les passants sont nombreux à s’arrêter devant la vitrine du petit théâtre pour découvrir la performance en cours. Pour les autres, c’est en direct et en ligne sur la page YouTube du théâtre.
Si le monde reprend normalement et qu’il n’y a pas d’année blanche, aucun intermittent, ou très peu, aura pu cumuler ses 507 heures et donc prétendre à une nouvelle année d’indemnisation. Donc tout le monde va se retrouver au RSA, c’est ça qui va se passer.
François CarloMetteur en scène et comédien de la compagnie "Théatre de la Plume"
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