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Benjamin Lavernhe de la Comédie-Française, l'éclosion d'un grand comédien

Benjamin Lavernhe campe un Scapin étourdissant dans la dernière mise en scène de Denis Podalydès, un marié désopilant et crispant dans "Le sens de la fête" de Toledano et Nakache. Pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2012, de Molière à Brecht en passant par Feydeau ou Labiche, il ne refuse aucune expérience. Prochaine étape : "La Tempête" de Shakespeare.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Benjamin Lavernhe, pensionnaire de la Comédie-Française
 (De films en aiguille / Scope pic / Collection ChristopheL)

C'est la pièce à voir en ce moment à la Comédie-Française : "Les fourberies de Scapin" mis en scène par Denis Podalydès. Benjamin Lavernhe incarne un magnifique Scapin, plein de sève, de gouaille et d'ombres. A 33 ans, le comédien révèle toutes les facettes de son talent. Il est également à l’affiche du film "Le Sens de la fête", la dernière comédie d'Olivier Nakache et EricTolédano aux côtés de Jean-Pierre Bacri.

Reportage : C. Massé  / T. Chapuzot / J. Russeil

Scapin une évidence

Dirigé par Denis Podalydès pour son premier vrai grand rôle à la Comédie-Française, Benjamin Lavernhe est époustouflant dans "Les Fourberies de Scapin". Une proposition qui s'est imposée comme une évidence. 

Quand Denis me propose de jouer Scapin, je sais que c'est un cadeau, parce que c'est une tribune pour un acteur à faire plein de choses

Benjamin Lavernhe - comédien
Adeline d'Hermy et Benjamin Lavernhe dans "Les Fourberies de Scapin"
 (Christophe Raynaud de Lage/Comédie-Française)
Ce personnage de comédie inspiré de la commedia dell'arte lui va comme un gant. Drôle, cabotin mais aussi manipulateur et susceptible, le rôle est un régal pour le comédien qui déploie toute son énergie sur scène. 

C'est un acteur très athlétique, très énergique, très drôle, inspiré des comiques de stand up. Très moderne"

Denis Podalydès

La comédie par passion 

Originaire de Poitiers, Benjamin Lavernhe fait ses premiers pas de comédien au lycée avec des ateliers-théâtre. "Dario Fo et Brecht, de grands souvenirs, ce sont les premières pièces que je jouais en public.", se souvient-il. 

La passion des Belles Lettres le gagne lors de ses années en hypokhâgne mais c'est surtout la frustration qui le pousse à aller voir plus loin dans la dramaturgie. "Plus j'ai fait du théâtre et plus j'ai aimé ça", confiait-il en 2015 lors de la sortie du film "Le goût des merveilles".

Il décide alors de "monter" à Paris comme on dit en Province et s'inscrit au cours Florent. Sa ténacité est payante, en 2008 il entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. Il est accueilli en tant que pensionnaire de la Comédie-Française le 1er octobre 2012 pour jouer Lycante dans "La Place Royale" de Corneille. 

"La comédie, ça me passionne. Je trouve que chercher la musique d'une phrase, la faire éclore, voir à quel point d'un soir à l'autre, en disant la phrase comme ça ou pas, ça faire rire le public, ou pas. A une seconde près, c'est un peu une science.
 

De la comédie à la tragédie, Benjamin Lavernhe ne s'imagine pas se cantonner à un seul registre. On le verra prochainement dans "La Tempête" de Skakespeare. Il endossera le rôle de Sebastien, l'un des deux méchants : "un vrai salopard", précise-t-il. A voir dès le 9 décembre sur la scène de la salle Richelieu de la Comédie-Française. 

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