Centenaire de la mort de Sarah Bernhardt : 5 choses à savoir sur l'actrice française, première star internationale
Elle était surnommée "La Divine"... et "La Scandaleuse": Sarah Bernhardt, la plus célèbre des tragédiennes françaises, était connue dans le monde entier pour son art et ses extravagances. Alors qu'on célèbre le centième anniversaire de sa mort, voici cinq choses à savoir sur elle.
Incorrigible menteuse
Elle aura menti toute sa vie: sur sa date de naissance, sur l'identité de son père, sur l'homme avec qui elle aura son fils unique...L'incendie de l'Hôtel de ville de Paris en 1871, qui voit s'envoler en fumée tout l'état civil, va l'aider à entretenir le flou sur son âge: est-elle née en 1844 comme elle le prétend ? En 1843 ? En 1841 ? Des petits (ou gros) mensonges servis avec ce sens toujours aigu de la dramaturgie, à la ville comme sur scène.
Excentrique et amie des animaux
Jamais à une excentricité près, elle fait installer chez elle un cercueil capitonné dans lequel elle s'étend régulièrement. Scandale... Elle en rajoute en s'y faisant immortaliser par un photographe, les yeux clos et ceinte de fleurs. Le cliché fait le tour du monde. Elle fait aussi jaser pendant l'Exposition universelle de 1878, en s'évadant régulièrement en montgolfière au-dessus des Tuileries, où elle sabre le champagne et déguste du foie gras. Pour fuir, dit-elle, la mauvaise odeur de Paris.
Fascinée par les reptiles et les fauves, elle va jusqu'à consulter un médecin pour savoir s'il est possible de lui greffer une queue de tigre sur les reins... Elle abrite une vraie ménagerie: des chiens, des chats, un perroquet, Bizibouzou, le singe Darwin, mais aussi des lionceaux, un bébé alligator, Ali Gaga, mort d'une indigestion de... champagne, ou un énorme boa qui périt après avoir gobé des coussins.
Séductrice et influenceuse avant l'heure
Fille de courtisane élevée sans amour et sans père, "elle a écrit elle-même sa légende, celle d'une femme indépendante, incarnation de la femme nouvelle", écrit sa biographe Sophie-Aude Picon. On lui colle vite une image de femme fatale. Elle a de nombreux amants. Dont Victor Hugo, qui la surnomme "la voix d'or", Léon Gambetta et Pierre Loti. Et même, dit-on, le prince de Galles, futur Edouard VII. Elle se marie une fois, avec un acteur grec. Un échec.
Toute sa vie, elle reste l'incarnation de la séductrice. Colette, qui lui rend visite peu avant son décès à 80 ans, est frappée par "ce souci irréductible de plaire, de plaire encore, de plaire jusqu'aux portes de la mort". C'est aussi une influenceuse avant l'heure. Amie d'Edmond Rostand, elle éblouit Oscar Wilde, inspire Marcel Proust et fait la gloire du peintre Alfons Mucha, à qui elle demande de dessiner ses affiches.
Artiste multitalents
Bourreau de travail, la comédienne sera aussi actrice de cinéma. Elle prend la plume, dessine elle-même ses robes et manteaux et aime peindre.
Et se prend de passion pour la sculpture. "Il me semblait maintenant que j'étais née pour être sculpteur et je commençais à prendre mon théâtre en mauvaise part", confesse-t-elle dans Ma double vie. Elle étudie le squelette, les muscles et remporte un franc succès avec ses oeuvres, comme à Londres, où elles s'arrachent. Deux de ses bustes en bronze sont exposés au musée d'Orsay.
Courageuse et patriote
Patriote, elle obtient lors de la guerre de 1870 du préfet de police, un ancien amant, l'autorisation d'installer une ambulance à l'Odéon. Le théâtre accueille des dizaines de soldats blessés. Elle les veille la nuit, leur tenant la main en récitant des poèmes.
Elevée dans la religion catholique mais juive de naissance, elle est souvent la cible d'attaques antisémites. Elle y fait face crânement: "je suis une fille de la grande race juive et mon langage un peu rude se ressent de nos pérégrinations forcées". Elle défend Louise Michel, soutient Emile Zola lors de l'Affaire Dreyfus, est contre la peine de mort.
Amputée à plus de 70 ans de la jambe droite, elle continue à jouer, allongée ou assise, d'où son surnom de "Mère la Chaise". Juchée sur une chaise à porteurs, elle se rend au front en 1916. Pour soutenir les Poilus qu'elle exhorte à l'héroïsme en déclamant des vers patriotiques.
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