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Chef d'oeuvre du théâtre de l'absurde, "La Maison d'os" de Roland Dubillard habitée par des apprentis comédiens à Versailles

La pièce, interprétée par quinze apprentis de l'Ecole Supérieure des Comédiens par l'Alternance d'Asnières est à voir au théâtre Montansier jusqu'au 29 février

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
La Maison d'os, de Roland Dubillard au Théâtre de Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020. (Y. Dorion / France Télévisions)

Ils sont quinze apprentis comédiens sur scène pour jouer les cinquante personnages qui peuplent La Maison d'os, une pièce de l'écrivain et dramaturge Roland Dubillard (1923-2011), jouée au Théâtre Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020.

Comme des pros

Ces jeunes artistes sont tous issus de l'Ecole Supérieure des Comédiens par l'Alternance d'Asnières. Une structure qui, comme son nom l'indique, permet aux élèves d'être à l'école le matin et de se produire le soir "auprès de professionnels, comme de professionnels et en tant que professionnels à part entière", comme l'explique avec un grand sourire Juliette Maurice, une jeune comédienne.

La Maison d'os, de Roland Dubillard au Théâtre de Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020. (Y. Dorion / France Télévisions)

La pièce de Dubillard leur offre un formidable terrain de jeux. Créée en 1962 au Théâtre de Lutèce, La Maison d’os est une des pièces les plus emblématiques de l’art de Roland Dubillard. Elle est considérée comme un chef d’œuvre du théâtre de l’absurde et de l’humour noir.

"La Maison d'os" à Versailles
"La Maison d'os" à Versailles "La Maison d'os" à Versailles

Métaphore du corps

La Maison d'os est celle d'un vieux Maître qui finit ses jours dans une grande demeure remplie de serviteurs, à la fois dévoués et critiques, qui l'accompagnent dans ses derniers instants et même au-delà. De la cave au grenier, la maison fourmille de vie, mais avec la mort qui rôde, elle devient une métaphore du corps humain qu'il faut se résoudre à abandonner.

La Maison d'os, de Roland Dubillard au Théâtre de Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020. (Y. Dorion / France Télévisions)

Pour les jeunes comédiens, c'est un vrai spectacle de troupe qui leur donne l'occasion de multiplier les rôles, une cinquantaine au total : "Il y a toujours quelque chose à faire. Dès qu'on sort de scène, on prépare une scène suivante, un texte, un accessoire, un costume", confie Arthur Gomez. 

On est toujours en mouvement pendant deux heures

Arthur Gomez

Comédien

La Maison d'os, de Roland Dubillard au Théâtre de Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020. (Y. Dorion / France Télévisions)

Ballet joyeux et mélancolique 

La pièce multiplie les relations complexes et insolites (Maître et serviteurs - domestiques entre eux - Maître et lui-même – êtres humains et Dieu), le tout dans une ambiance à la fois joyeuse et mélancolique. La multiplicité des personnages compose un véritable ballet orchestré au millimètre. Un régal pour le metteur en scène Hervé Van der Meulen qui a pu composer le tout avec beaucoup de liberté.

"Dubillard a écrit ça dans les années 60 et ça se présente comme une succession de 81 scènes, certaines pourraient être qualifiées de sketches. Et dans ces 81 scènes, Dubillard dit que le metteur en scène peut choisir celles qu'il veut".

L'occasion de rappeler que Roland Dubillard était (entre autres) un homme de radio, qui a commencé à écrire des sketches dans les années 50 à la demande de l'inclassable Jean Tardieu. Intitulés Grégoire et Amédée, ils seront adaptés pour la scène en 1975 pour devenir les fameux Diablogues, des petites pièces d'humour  considérées comme des monuments du répertoire comique.

La Maison d'os, de Roland Dubillard au Théâtre de Montansier à Versailles jusqu'au 29 février 2020. (Y. Dorion / France Télévisions)

"La Maison d'os" au Théâtre Montansier  de Versailles 

De Roland Dubillard, adaptation et mise en scène Hervé Van der Meulen

Avec les comédiens de l’école d’Asnières – l’ESCA

Jusqu'au 29 février 2020

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