Claude Brasseur : "Toute ma vie, j'ai joué au gendarme et au voleur"
Invité de Marie Drucker dans le journal de France 2, Claude Brasseur évoque d'abord "La colère du Tigre", une pièce de Philippe Madral, mise en scène par Christophe Lidon qui sera à l'affiche du Théâtre Montparnasse à Paris dès le 5 septembre. Elle raconte le face-à-face entre deux amis de longue date, Georges Clémenceau et Claude Monet, qui se retrouvent au printemps 1923 dans une petite maison du bord de mer en Vendée.
En soixante ans de carrière, Claude Brasseur a su incarner tous les personnages possibles : flic dans "La Guerre des polices" (César du meilleur acteur en 1980), forçat évadé devenu chef de la police de sûreté dans la célèbre série "Vidocq" de Marcel Bluwal, papa dans "La Boum", mari, amant, ami (dans "Un éléphant ça trompe énormément" qui lui valut le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1977), amateur de camping, tour à tour grincheux, séducteur, sportif, il est capable de tout jouer.
Les personnages historiques, il connaît aussi : dans deux pièces de Jean-Claude Brisville, il a incarné tour à tour Joseph Fouché (homme politique qui fut ministre de la Police sous le Directoire et l'Empire) dans « Le Souper » (adapté en 1992 au cinéma par Edouard Molinaro) puis Napoléon dans « La Dernière Salve ».
Michel Aumont, un partenaire de choix
Dans « La colère du Tigre », il donne la réplique à l’excellent Michel Aumont qui incarne Claude Monet. Ce n’est pas la première fois que le comédien endosse le rôle d’un artiste. En 2012, dans « Collaboration » de Ronald Harwood, il interprétait le musicien Richard Strauss. La pièce racontait le face-à-face avec l’écrivain Stegfan Zweig (Didier Sandre), leur admiration réciproque et leur collaboration ternie par le régime nazie
Deux géants et une amitié en crise
Cette fois, le face-à-face réunit deux autres géants : Georges Clémenceau et Claude Monet. L’amitié entre ces deux hommes fut bien réelle. Président du Conseil, Clémenceau était aussi un esthète, amoureux des arts. En 1918, son ami Claude Monet décide de faire un geste pour célébrer la victoire de la France : il veut donner deux grands panneaux décoratifs représentant les nénuphars de son étang de Giverny. A l’époque, le peintre a entamé une vingtaine de toiles autour du thème des Nymphéas.
Clémenceau lui propose alors d’exposer toutes ces toiles dans un seul et même lieu, le musée de l’Orangerie. Monet promet de donner l’ensemble de cette œuvre en gestation mais rattrapé par la maladie qui le prive peu à peu de ses yeux, il renonce à finir son projet...sans oser en parler à son ami Clémenceau. Cette « cachoterie » va durer deux ans. Le Tigre, agacé par les atermoiements du peintre, finit par piquer une de ses célèbres colères, menaçant de rompre l’amitié qui lie les deux hommes depuis soixante ans.
Ecrit par Philippe Madral, « La colère du Tigre » raconte cette crise, avec pour décor une maison de pêcheur de l’Atlantique et pour témoins deux femmes : Marguerite Baldensperger, l’éditrice de Clemenceau qui fut aussi sa dernière (très jeune) maîtresse, un rôle incarné par Sophie Broustal et Clotilde, la fidèle cuisinière-gouvernante que joue Marie-Christine Danède.
« La colère du Tigre », une pièce de Philippe Madral, mise en scène Christophe Lidon au Théâtre Montparnasse à Paris à partir du 5 septembre - du mardi au samedi à 20h30 - le samedi à 17h30 et le dimanche à 15h30
« Merci ! » de Claude Brasseur avec Jeff Domenech chez Flammarion – 340 pages - 19,90 euros – Parution le 10 septembre 2014
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