Créatif et loufoque, le cabaret de cartons "Les gros patinent bien" de passage à Clermont-Ferrand
Présenté jusqu'au 16 mai à la Comédie de Clermont-Ferrand, le spectacle Les gros patinent bien poursuit une tournée que l'on peut facilement qualifier de triomphale à travers la France où cette pièce a déjà été jouée plus de quatre-cent fois. L’intrigue est des plus loufoques : un personnage corpulent est assis, grommelant une langue imaginaire dont la traduction est assurée par un grand échalas qui virevolte cartons à la main pour permettre au public de suivre une histoire improbable de voyage et de sirène.
Economie de moyens
Créée et portée par Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, Les gros patinent bien a été récompensée en 2022 par le Molière du théâtre public. Une belle reconnaissance pour une aventure née en 2020 en partie grâce à Jean-Michel Ribes. Alors directeur du Théâtre du Rond-Point, il voulait lancer un festival de plein air pour redonner l’envie d’aller au spectacle à un public engourdi par la crise du Covid. A cette époque, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan avait déjà imaginé un spectacle où, pour pallier le manque de moyens, des mots étaient écrits sur des cartons : "pierre", "phare", "arbre"... Autour de ce dispositif simple, accessible au plus grand nombre, ils ont imaginé une intrigue loufoque, propice aux rires et à une certaine forme de partage.
Le premier test en plein air ayant fonctionner, le spectacle est créé en 2021 au Théâtre du Rond-Point. Son titre, Les gros patinent bien est d'ailleurs une référence à l’histoire du lieu qui fut une patinoire avant d’être transformée en théâtre.
Carton général
D’un point de vue pratique, Les gros patinent bien demande une certaine logistique. Si le décor est au départ réduit à sa plus simple expression, il nécessite malgré tout deux heures d’installation. Cinq-cents cartons sont utilisés pour ce spectacle où tous les accessoires sont visibles par le public. Pour remplacer des éléments qui s’abîment parfois très vite au gré des manipulations, l’équipe gère 2 tonnes de cartons.
Mais au -delà de l’aspect anecdotique du carton et du côté décalé de ce théâtre fait de bric et de broc, Les gros patinent bien montre aussi que l’imagination et la créativité sont à la portée de tous. Avec ce dispositif simple, l’adhésion du public est d’autant plus large. Personne ne se sent écrasé par un décor imposant. Quant à l’histoire même, celle d’ "un gros qui tombe amoureux d’une sirène comme le résume Jonathan Pinto Roch, elle est insignifiante. C’est le rapport entre les deux comparses qui crée la saveur du spectacle".
Un théâtre inventif
Les deux artistes se sont rencontrés en 2006 au Théâtre du peuple de Bussang (Vosges) dont Pierre Guillois était alors le directeur. Il recherchait un comédien pour une pièce et c’est Olivier Martin-Salvan qui a été recruté. Une amitié est née suivie d’une collaboration fructueuse. En 2017, le duo a reçu le Molière de la comédie avec Bigre, un mélo burlesque dénué de paroles mais truffé de gags inventifs et d’émotions, qui mettait en scène les tribulations de trois antihéros dans leurs chambres de bonne.
Cet été, Les gros patinent bien seront au Festival d’Edimbourg en Ecosse, avant de revenir en France pour la saison 2023-2024 avec 175 dates déjà prévues.
"Les gros patinent bien" de et avec Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan jusqu'au 16 mai à la Comédie de Clermont-Ferrand.
Puis en tournée : du 23 mai au 2 juin à Bourges (18) / 17 et 18 juin à Montereau (77) / 20 et 21 juin à Longuenée-en-Anjou (49)
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