[DEAUVILLE] "Elle s'appelle Ruby" : l'imagination au pouvoir
Synopsis : Calvin est un jeune romancier à succès, qui peine à trouver un second souffle. Encouragé par son psychiatre à écrire sur la fille de ses rêves, Calvin voit son univers bouleversé par l’apparition littérale de Ruby dans sa vie, amoureuse de lui et exactement comme il l’a écrite et imaginée.
Paul Dano à la barre
Deuxième film du Festival où Paul Dano tient le rôle principal, après le magnifique « For Ellen » en compétition, « Elle s’appelle Ruby », projeté en Première, relève de la comédie romantique, mais sur un mode très décalé. Dano, salué à l’occasion comme figure emblématique du nouvel Hollywood par Deauville (on l’a vu dans « Hôtel Woodstock » « There Will Be Blood »…) s’y retrouve romancier, voyant sa dernière héroïne débarquer du jour au lendemain dans sa cuisine. Drôle et iconoclaste, par le duo de réalisateurs qui nous a donné "Little Miss Sunshine.
Le sujet et son scénario remplissent pour une large part le contrat du film qui ne brille pas par son inventivité de la mise en scène, pourtant signée à quatre mains. Mais le charme opère, notamment grâce au talent de Dano qui excelle décidément dans tous les registres, faisant montre d’une adaptabilité sans borne, passant du drame à la comédie avec une aisance déconcertante, pourtant toujours affublé d’un visage lunaire qui aurait pu le cantonné dans un seul registre. Il n’en est visiblement rien. Sans parler de ses talents d’interprète. Cet homme là déjà reconnu est promis à un bel avenir. Tant mieux pour lui, tant mieux pour nous.
Comédie fantastique
En mal d’inspiration après un premier best-seller, Calvin (Dano), écrivain inquiet, abonné chez son psychiatre, pense avoir franchi le cap de la schizophrénie quand un matin il rencontre la femme dont il a rêvé et qui lui a inspiré les premiers paragraphes de son nouveau roman. Mais quand son entourage la voit comme lui, lui parle et a envi de coucher avec elle, Calvin prend conscience qu’il a un pouvoir sur la réalité, magique et déconcertant. Il peut faire de Ruby (craquante Zoe Kazan) ce qu’il veut dès qu’il l’écrit dans son nouveau roman.
Mais, on s’en doute, il ya un revers à la médaille… Comédie romantique, « Elle s’appelle Ruby » relève donc aussi du fantastique, Ruby étant une incarnation toute droite sortie de l’imaginaire de Calvin. Réflexion sur la quête amoureuse et la création, le film de Jonathan Dayton et Valerie Faris, sur un scénario signé par l’actrice Zoe Kazan – ce qui est fort rare -, est un petit bonheur comme on n’en avait pas vu peut-être depuis « Quand Harry rencontre Sally ». Un bon moment de cinéma garanti.
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