Des migrants hébergés au Théâtre de la Commune depuis une semaine
"Nous les avons accueillis parce qu'ils étaient à la rue et on ne laisse pas des amis à la rue", a expliqué la directrice du théâtre Marie-José Malis, rappelant les liens tissés entre le théâtre et le collectif de sans-papiers du 81 avenue Victor Hugo à Aubervilliers, depuis la création d'une pièce sur leur quotidien par le metteur en scène Olivier Coulon-Jablonka en 2015. La pièce "81 avenue Victor Hugo", montée en mai 2015 au Théâtre de la Commune d'Aubervilliers, a été jouée la même année au festival d'Avignon et figure dans la programmation du Festival d'Automne à Paris (Sartrouville les 8 et 9 novembre, Brétigny 15 novembre).
"C'est absurde de jeter des gens à la rue"
A la suite de la pièce, le préfet à l'égalité des chances avait enclenché un processus de régularisation "au fil de l'eau". Deux tiers des 89 sans-papiers ont été régularisés, mais l'arrivée en janvier 2016 d'une nouvelle préfète à l'égalité des chances a bloqué le processus. Les 21 derniers dossiers ont été refusés et le squat, un ancien local de Pôle Emploi destiné, ironie du sort à ouvrir un centre d'accueil, a été évacué le 26 octobre."C'est absurde de jeter ces gens à la rue alors qu'ils étaient très organisés, et que dans le même temps l'Etat doit reloger des milliers de migrants qui vivent dehors", a observé Olivier Coulon-Jablonka.
Appel à d'autres théâtres publics
Vendredi matin, un camp de 3.000 migrants situé aux métros Jaurès et Stalingrad a été évacué. Le Centre dramatique national de La Commune ne peut garder plus longtemps les sans-papiers alors que sa saison a débuté, et Marie-José Malis a lancé un appel à d'autres théâtres publics, notamment Les Amandiers de Nanterre, le Nouveau théâtre de Montreuil, le TGP de Saint-Denis, la MC3 Bobigny.Le ministère de la Culture, dont dépendent les Centres dramatiques nationaux, et Matignon se sont récemment impliqués sur le dossier, et un nouvel examen des 21 dossiers doit être engagé, a indiqué Marie-José Malis. "On est tous fatigués, on est sans force", a témoigné Traoré Modibo, membre du collectif depuis 2009. "Nous voulons un titre de séjour comme cela nous avait été promis, un hébergement et retrouver notre dignité", a-t-il indiqué.
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