"Donvor" : un spectacle immersif plonge le public au cœur des abysses
Plongez dans les eaux profondes avec la pièce "Donvor", de David Wahl et Thomas Cloarec, au théâtre de La Reine blanche à Paris. Un spectacle immersif, né de la rencontre de l'auteur et du metteur en scène avec des scientifiques de l'Ifremer.
C'est un voyage dans les abysses, cet espace sauvage menacé par l'homme qui compte bien en exploiter les ressources minières, que nous propose David Wahl et Thomas Cloarec avec leur pièce Donvor. Casque audio sur les oreilles, le public plonge dans ce spectacle dans le noir durant les 20 premières minutes. On écoute le récit d'un voyage, au large des Açores dans l'Atlantique.
Deux scientifiques de l'Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, Jozée Sarrazin et Pierre-Marie Sarradin, ont invité David Wahl et Thomas Cloarec à bord du Pourquoi Pas, navire océanographique équipé d'un sous-marin capable d'aller au fond de la mer, pour étudier les immenses cheminées minérales, fascinantes sources thermales dont les éco-systèmes sont encore mal connus. "Ce sont aussi des environnements déjà menacés parce que convoités, explique le metteur en scène Thomas Cloarec. On y trouve un certain nombre de ressources minérales, notamment nécessaires à la transition énergétique pour la fabrication de nos téléphones portables, nos tablettes, etc." S'engage alors une course contre la montre pour les scientifiques qui travaillent sur ces écosystèmes.
"On doit acquérir le maximum de données pour essayer de comprendre ce que sont ces écosystèmes, quel est leur niveau de résilience et ce qu'il se passerait si on venait à exploiter les grands fonds."
Thomas Cloarec, metteur en scèneà franceinfo
Stimuler l'imaginaire du spectateur
Que l'univers scientifique se transpose au théâtre, ce n'est pas rare. Mais ici, ce sont les scientifiques qui ont initié la démarche, convaincus qu'un spectacle au théâtre de la Reine blanche à Paris puis en tournée, touchera plus le public qu'une conférence, un processus inédit. La forme radiophonique, la sortie du noir pour découvrir sur scène les comédiens qui fabriquent en direct les effets sonores, tout concourt à susciter l'imaginaire du spectateur en immersion. "En quelques minutes, on se retrouve au milieu de l'océan Atlantique, dans le noir, à bord d'un bateau et on se voit en plongée", décrit Thomas Cloarec.
En faisant appel à l'imagination du spectateur, chacun visualise ses propres repères, comme sur la "moule des profondeurs" dont il est question dans le spectacle : "Pour certains spectateurs, une moule géante fait un mètre, pour d'autres, elle en fait 20 cm, donc c'est à chacun de s'emparer de ça." "Ça laisse des traces assez fortes dans le corps et ça s'imprime", conclut Thomas Cloarec.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.