"Exhibit B" du Sud-Africain Brett Bailey en butte à une pétition
"Depuis quelques semaines une pétition circule pour demander l'annulation d'Exhibit B. Les auteurs de cette pétition reconnaissent ne pas avoir vu l'installation-performance. Il est temps que cette polémique cesse", ont indiqué mardi dans un communiqué les deux directeurs de théâtre qui ont programmé l'installation, le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis (27 au 30 novembre) et le Centquatre à Paris (7 au 14 décembre).
"Comment peut-on juger d'une oeuvre sans l'avoir vue et demander son annulation sans la connaître et en l'accusant du contraire de ce qu'elle dénonce?" s'insurgent-ils. Le fait n'est malheureusement pas nouveau.
Exhibit B, qui avait profondément ému les spectateurs au Festival d'Avignon en 2012, met en scène dans des tableaux vivants, avec beaucoup d'émotion, des "indigènes" tels que les exposaient à l'époque en occident les foires et lesexpositions coloniales.
L'oeuvre a été interprétée dans le monde entier comme un manifeste anti-raciste, mais à Londres, des manifestants ont empêché sa tenue en septembre après une pétition signée de 23.000 personnes.
"Les manifestants n'ont pas vu l'installation, ils ont répondu à une pétition sur internet à la suite d'une photo montrant une femme noire dans une cage avec une chaîne autour du cou", a expliqué Brett Bailey à l'AFP.
"Nous vivons sous le signe des réseaux sociaux: vous cliquez sur un bouton en voyant des baleines se faire tuer au Japon, vous cliquez si on vous dit qu'un sud-africain blanc met des femmes noires en cage."
"Programmer Exhibit B est un acte responsable", affirment Jean Bellorini, directeur du TGP, et José-Manuel Gonçalvès, directeur du Centquatre, affirmant "Exhibit B aura lieu. Exhibit B touche droit à l'âme, dans sa conscience et bien au-delà".
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