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Festival d'Avignon 2017 : demandez le programme !
Les femmes seront à l'honneur cette année au Festival d'Avignon, a souligné mercredi son directeur Olivier Py, en dévoilant le programme des réjouissances de cette 71e édition. L'Afrique sera également en vedette avec sept spectacles, dont "Femme noire" de Léopold Sédar Senghor avec Angélique Kidjo et Isaach de Bancolé présenté en clôture dans la cour d'honneur.
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Femmes en résistance
Cette année, le programme du plus grand festival de théâtre européen avec celui d'Edimbourg affiche 34 créations sur 41 spectacles au total. "Il n'y a jamais eu autant de femmes", a souligné Olivier Py. Elles portent 37% des projets du festival.
Deux femmes, deux "figures de résistance" donneront le ton : Antigone dans la cour d'honneur et ... Christiane Taubira, auteur d'un feuilleton quotidien sur les grands textes de la démocratie.
"Il y a l'idée d'une résistance qui passe par les femmes, des femmes en lutte contre le patriarcat, contre une loi qui n'a pas de sens, pour revendiquer plus d'humanité, particulièrement chez les femmes africaines, qui est la région du monde invitée au festival, avec sept spectacles" explique Olivier Py.
C'est le Japonais Satoshi Miyagi, auteur d'un "Mahabharata" enchanteur à Avignon en 2014 qui ouvrira le bal le 6 juillet dans la Cour d'honneur du palais des papes avec "Antigone" de Sophocle. Un plan d'eau doit "inonder la Cour": "Satoshi Miyagi s'inspire d'un théâtre de marionnettes indonésien sur l'eau" décrit Olivier Py.
Renouant avec le principe du feuilleton quotidien donné tous les midi gratuitement dans un jardin d'Avignon, Olivier Py a demandé à l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira d'écrire "une sorte de grande leçon de démocratie" à partir de textes fondateurs de la conquête des droits. Le feuilleton, joué par des amateurs, des acteurs et des étudiants du Conservatoire, sera mis en scène par Anne-Marie Liégeois sous le titre "On aura tout".
L'Afrique à l'honneur
L'Afrique est en vedette, avec notamment "Unwanted" de la Britannique d'origine rwandaise Dorothée Munyaneza, sur les enfants nés de viols pendant le génocide au Rwanda.
Le Sud-africain Boyzie Cekwana monte "The last King of Kakfontein" (littéralement "fontaine de caca"), spectacle grinçant sur la désillusion de l'après-Apartheid.
Dans "Kalakuta Republik" le chorégraphe burkinabé Serge Aimé Coulibaly évoque la "république" fondée à Lagos dans les années 70 par le musicien et homme politique nigérian Fela Kuti.
En clôture du festival, la Cour d'honneur accueille le 26 juillet "Femme noire" de Léopold Sédar Senghor, avec Angélique Kidjo, Isaach de Bankolé et le musicien Manu Dibango.
"Dans les ruines d'Athènes", Molière, Genet et flamenco
Le Birgit Ensemble, formé de Julie Bertin et Jade Herbulot scrute pour sa part les soubresauts de l'Europe: après "Berliner Mauer" (le mur de Berlin) il y a deux ans, la compagnie monte "Memories of Sarajevo" et "Dans les ruines d'Athènes".
Le deuxième spectacle dans la Cour accueillera Israel Galvan, figure du renouveau du flamenco, avec "La fiesta", qui mettra aussi en scène une danseuse de buto.
Parmi les grands noms du théâtre européen, Frank Castorf fait ses adieux à la célèbre Volksbühne de Berlin avec un spectacle franco-allemand, "Le roman de Monsieur de Molière" d'après le Russe Boulgakov, où "il ne renonce pas à la démesure", selon Olivier Py.
La Britannique Katie Mitchell donne sa vision féministe de la pièce de Jean Genet "Les Bonnes", sans utiliser la vidéo qui avait jusqu'à présent fait sa marque de fabrique, mais avec un homme dans le rôle de "Madame".
Emma Dante, qui avait donné les bouleversantes "Soeurs Macaluso" en 2014, revient avec "Bêtes de scène" qui met l'Homme à nu, au propre comme au figuré!
"Les Parisiens", une création d'Olivier Py
Le Belge Guy Cassiers, qui a monté une version glaçante des "Bienveillantes" de Jonathan Littell en 2016 propose à Avignon "Le Sec et l'Humide", autre récit de l'auteur franco-américain à propos du fasciste Léon Degrelle.
Tiago Rodrigues a été chercher la souffleuse du théâtre national de Lisbonne qu'il dirige pour monter "Souffle".
Quant au patron du festival Olivier Py, il crée "Les Parisiens", adaptation de son dernier et copieux roman. "C'est Paris sous son plus mauvais jour", dit-il. "J'ai voulu raconter une sorte d'effondrement du politique et comment des réseaux obscurs arrivent à remplacer l'intérêt général".
Pas de festival d'Avignon sans un marathon théâtral: ce sera "Les Atrides: huit portraits de famille", mis en scène par l'Italien Antonio Latella. Huit pièces, chacune d'un auteur différent, données à raison de quatre par jour: de quoi nourrir tous les appétits de théâtre.
Le site du Festival d'Avignon
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