Festival d'Avignon : du IN au OFF, le plaisir de jouer
En flânant dans les rues de la Cité des Papes, nos reporters ont essayé de comprendre pourquoi la magie du Festival d'Avignon opère toujours, 72 ans après sa création par Jean Vilar, directeur du Théâtre National Populaire. Parce qu’on y côtoie tous les genres de spectacles, pour tous les âges, parce que c’est le rendez-vous des stars, comme des artistes plus modestes, voire amateurs…
De Marianne James avec "Tatie Jambon" à Thomas Jolly qui triomphe dans la Cour d’honneur avec "Thyeste", en passant par les ouvrières de l’usine Samsonite qui racontent leur licenciement, suivons-les sur les planches ou dans des rues écrasées de chaleur.
Reportage : P. Deschamps / A. Ducruet / J. Martin / K. Annette
Un festival créé en 1947 par Jean Vilar
"J'ai découvert Avignon en 1987 avec une amie soprane. On est venue faire la manche... on était venue jouer dans la rue, avec une participation au chapeau", se souvient Marianne James, qui fait salle comble cette année dans le Off d'Avignon avec "Tatie Jambon", un spectacle comique pour enfants.En 1947, l'artiste Jean Vilar s'installe en Avignon et crée le Théâtre National Populaire. Il souhaite lancer un festival en plein air, destiné à un large public. Défi relevé 72 ans après.
Avignon a grandi avec son festival et le festival a grandi avec Avignon. C'est à la fois traditionnel et un petit peu dérangeant et dérangé
Marianne JamesLe prestige de la cour d'Honneur
Côté IN, cette année la cour d'honneur du Palais des Papes accueille, entre autres, une mise en scène de Thomas Jolly. Le plateau de quarante mètres de large se métamorphose en scène de glace pour narrer la tragédie de Sénèque, "Thyeste", qui traite d'infanticide et de cannibalisme.
Le jeune metteur en scène rencontre avec simplicité le public et prolonge le partage d'émotions. Car son voeu le plus cher est de briser une image trop élitiste du théâtre.
Tout le monde est le bienvenu dans un théâtre, et toutes les pièces parlent à tout le monde
Thomas Jolly - Metteur en scèneLes pépites des petites salles
A côté des grands plateaux, il y a toutes les petites salles du OFF qui fourmillent de propositions. Drôle, poétique ou engagé, le choix est très varié. Certains spectacles s'apparentent même à des chroniques de l'actualité sociale. A l'image de la pièce "On n'est pas que des Valises", qui raconte le combat acharné des anciennes ouvrières de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont. Dix ans après la liquidation, Marie Liagre, la metteuse en scène de la pièce retrace l'"épopée" de ces anciens ouvriers depuis la fermeture de l'usine et le licenciement de ses 200 salariés, dont une majorité de femmes. Chacune interprète son propre rôle.On ne dirait pas qu'on est des ouvrières. Les gens pensent que l'on est comédiennes en nous voyant
Annie Vandesavel,
"On n'est pas que des valises" est présenté dans le cadre du Off d'Avignon à Présence Pasteur du 6 au 28 juillet, puis du 20 au 23 septembre à La Maison des Métallos à Paris.
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