Feuilleton : au coeur d'Avignon 2018, rencontre avec les acteurs du festival
Episode 1 : La concurrence des petites compagnies
Le festival off d’Avignon c’est 4667 artistes, 258 lieux et 1538 spectacles répertoriés ! Dans cette masse imposante, trois comédiennes tentent de se démarquer. Myriam Grélard, vient ici pour la deuxième fois avec "Gainsbourg Forever, gueule d’amour" au Théâtre du Chapeau Rouge. Elle sait qu’elle ne va pas gagner d’argent pendant le festival, mais espère attirer les programmateurs et décrocher des dates: "quand on arrive à équilibrer le budget, c'est déjà bien" dit-elle. Claudine Van Beneden fait le même constat, elle a été invitée à l’Hôtel d’Europe pour jouer "Et soudain dans la tourmente". A Villeneuve en Scène, un autre site du festival. Mardjane Chemirani, doit elle aussi faire face à la concurrence, avec "Vous reprendrez bien un peu de Brassens ?". Elle joue à l’Entrepôt, qui coréalise sa création en lui offrant le créneau horaire et la structure, ce qui limite les coûts.Reportage F.Poret, A.Lepinay, S.Prouteau pour France 3 Provence-Alpes
Épisode 2 : Le groupe des spectateurs miroir
Le groupe "Miroir" du festival d’Avignon, ce sont des spectateurs qui portent un regard critique sur les pièces. Au palais des Papes, ils sont aux premières loges pour voir "Thyeste" de Thomas Jolly. L’acteur et metteur en scène a adapté cette tragédie monstrueuse de Sénèque dans laquelle Atrée, fait manger ses enfants à son frère jumeau Thyeste. Après une telle représentation, les spectateurs "Miroir" débatent sur ce qu’ils ont vu.
Au festival d’Avignon, on manie les symboles, on fait des références historiques […] il faut essayer de comprendre
Alain Maldonado, membre fondateur du groupeLes ressentis de la cinquantaine de membres sont écrits dans des cahiers, conservés à la maison Jean Vilar d’Avignon, antenne de la BNF. Ils sont des supports pour la recherche ou les futurs spectateurs.
Reportage F.Poret, M.Mouamma, M.Morand pour France 3 Provence-AlpesÉpisode 3 : des ouvrières montent sur scène
Brigitte Petit est l’une des anciennes ouvrières de Samsonite qui joue au festival off d'Avignon. Elle découvre un monde nouveau, celui du spectacle, loin de son ancien métier de couturière. Elle et six autres femmes, camarades de lutte, racontent comment elles ont voulu sauver leur usine. Les festivaliers se sentent proches de leur bataille. "J’ai beaucoup aimé l’engagement physique de ces femmes en tant qu’actrice" commente un spectateur. Militantes, travailleuses et comédiennes, elles sont un exemple pour d’autres salariés : "ça permet aussi de refuser la fatalité" dit Gérard Cazorla, président de la Scop de l’ex-usine Fralib, qui était menacée de fermeture près de Marseille et qui a été sauvée.
Reportage F.Poret, L.Esnault pour France 3 Provence-Alpes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.